La Ville réduit son offre d’autobus en direction de Montréal

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Par Stéphanie MacFarlane
La Ville réduit son offre d’autobus en direction de Montréal
«On maintient un service aux dix à quinze minutes», indique Stéphane Lefebvre, chef de la Division transport à la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu. (Photo : Le Canada Français - Jessyca Viens-Gaboriau)

Les changements d’habitude des usagers, notamment le télétravail, forcent la Ville à revoir son offre de service sur la ligne 96, qui relie Saint-Jean-sur-Richelieu à Montréal. À compter du 10 juillet, l’horaire en semaine comptera 26 départs de moins, ce qui représente une diminution de près de 23%. L’administration espère ainsi réduire ses dépenses de près de 2,5 M$ sur les 24 prochains mois.

Actuellement, il y a 57 départs quotidiens vers Montréal et autant pour revenir à Saint-Jean-sur-Richelieu. En heure de pointe, la fréquence des départs est toutes les cinq minutes.

Dès le 10 juillet, 43 autobus emprunteront le trajet Saint-Jean-sur-Richelieu-Montréal et 45 bus feront la route inverse. Les départs seront plutôt toutes les dix à quinze minutes. Les horaires du week-end demeurent inchangés. Aucune modification n’a été apportée aux horaires des lignes urbaines, du taxibus et du transport adapté.

Cette décision a été prise par la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu au regard des statistiques de fréquentation. Moins d’un usager sur deux est de retour dans les autobus de la ligne 96, comparativement à la fréquentation de 2019.

Analyse
Divers scénarios d’optimisation ont été analysés. «On voulait éviter les bris de service. On a regardé les taux d’occupation à bord des autobus. On a une moyenne de 30%, donc 70% des places sont vides durant la semaine», expose Stéphane Lefebvre, chef de la Division transport à la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Parmi les choix faits, il y a celui de retirer pratiquement tous les départs de type 96S. Il n’en restera que quatre vers Montréal et deux vers Saint-Jean-sur-Richelieu, alors qu’il y en avait un total de 27. M. Lefebvre explique que les usagers pourront se rabattre sur la ligne 96E, qui prend cinq minutes de plus que la 96S. L’autre différence? La 96E emprunte la rue Pierre-Caisse, ainsi que les boulevards Séminaire et Saint-Luc. «Pour nous, il était important que cette clientèle n’ait pas de bris de service», dit-il. «Avec les 96E, 96A et 96L, on maintient un service aux dix à quinze minutes», poursuit M. Lefebvre.

La desserte de la ligne 96E sera réduite de quatre départs, tandis que celle de la 96L et de la 96A, qui passent notamment par Brossard, demeurera pratiquement la même. Les nouveaux horaires sont disponibles au sjsr.ca/autobus.

Dépenses
Depuis 2020, la baisse de fréquentation du transport en commun fait mal aux finances de la Ville. Avec ces modifications, l’administration espère réduire ses dépenses d’environ 2,5 M$ d’ici juin 2025, soit près de 100 000$ par mois.

La Ville envisage aussi de réduire de deux à un le nombre de quais qu’elle utilise au Terminus Centre-ville, à Montréal, avise M. Lefebvre. Il précise également que les statistiques de fréquentation continueront d’être analysées, notamment à la rentrée scolaire.

Réactions
Ces changements à l’offre de service de la ligne 96 ont pu se faire en modifiant l’entente qui lie la Ville au transporteur Transdev jusqu’au 30 juin 2025. Le document permet aux deux parties de «s’entendre sur un nouveau nombre d’heures de service de base garanti lorsqu’il y a une baisse du nombre d’usagers de plus de 25%», lit-on dans une résolution adoptée à la majorité par les élus le 30 mai. Seul Jérémie Meunier a enregistré sa dissidence.

Il dénonce le retrait des départs de la ligne 96S, qui serait la plus achalandée, alors que ceux des 96A et 96L, moins utilisées, sont conservés. «On subventionne le transport en commun sur la Rive-Sud. Nos statistiques démontrent que les autobus 96A et les 96L sont les moins utilisés du réseau et de beaucoup», dit-il. M. Meunier craint que les usagers des 96S désertent le service et utilisent leur auto.

De son côté, la mairesse Andrée Bouchard est fière des négociations qui ont permis à la Ville de réduire ses coûts en touchant le moins possible aux services offerts aux citoyens.

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Yves HUot
Yves HUot
10 mois

T aura t-il la possibilité de se rende au REM au lieu de Montreal ?

Denis B.
Denis B.
10 mois

La mairesse Andrée Bouchard est fière des négociations !!!
Au lieu d’encourager le transport en commun
comme la majorité des autres villes font, ici à St-Jean vous faites le
contraire.
Prenez une personne qui habite près des
Halles St-Jean et qui trouve un travail au centre-ville de Montréal à 7H00 le
matin et qui n’a pas d’auto, elle est obligée de s’exiler pour vivre dans une
autre ville qui offre un meilleur service d’autobus ou à Montréal où le prix
des logements sont exorbitants.  La 50
(ligne verte) passe à 6H53 C’EST LA PREMIÈRE DU MATIN. Pensez-vous
qu’elle peut compter sur le service d’autobus de St-Jean qui passe la majorité
du temps aux heures ?  La prochaine est à
7H53.  Ensuite elle doit prendre un bus
pour se rendre à Montréal, mais maintenant vous avez réduit le service là
aussi.  Bravo

Martin Fournier
Martin Fournier
9 mois

Je fais parti de ceux qui vont prendre leur voitures a l’avenir. J utilisais la 96S et 96E 1 a 2 fois semaine. Le service aujourd’hui était vraiment décevant. Les bus étaient surchargés et en retard aller / retour.