Le prolongement d’aqueduc ne verra pas le jour sur le chemin des Patriotes Est. Les 475 propriétaires concernés se sont prononcés en grande majorité contre ce chantier majeur qui leur aurait coûté 17 M$ s’il avait été lancé aujourd’hui.
Le conseiller municipal du district 3, Jérémie Meunier, l’a confirmé pendant la séance publique du 24 octobre, à l’hôtel de ville. Il avait prévu l’annoncer à son tour de parole, à la fin de l’assemblée. La citoyenne Shirley Ingram l’a devancé durant la période de questions. Jérémie Meunier l’a tout de suite rassurée en lui annonçant que « le projet, dans son ensemble, c’est sûr qu’il n’aura pas lieu ».
Les propriétaires des 475 terrains concernés par le prolongement de l’aqueduc sur le chemin des Patriotes Est avaient tous reçu une lettre sondant leur opinion sur le sujet. Environ 300 personnes avaient assisté le mois dernier à une présentation du Service des infrastructures et gestion des eaux.
C’est à ce moment que leur avait été remise une lettre avec le montant estimé des coûts du chantier pour leur propriété. Ceux-ci s’élevaient à plusieurs dizaines de milliers de dollars sur 20 ans, à un taux d’intérêt de 6%. Les propriétaires avaient jusqu’à l’Action de grâce pour faire parvenir leur réponse et leurs commentaires à la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu.
84% contre
Le taux de réponse du sondage s’est élevé à 61%. De ce nombre, 84% des répondants se sont prononcés contre le prolongement de l’aqueduc. Reste maintenant à savoir où sont localisés les 16% de propriétaires en faveur du projet.
Mme Ingram a souligné à la mairesse Andrée Bouchard que «ça représente beaucoup d’argent de nos poches». Elle a ajouté que plusieurs citoyens ne dorment plus et font de l’anxiété depuis qu’ils ont reçu l’estimation des coûts pour être branchés au réseau d’aqueduc municipal.
Jérémie Meunier aussi a reçu plusieurs messages de citoyens stressés, anxieux, avec des idées noires, qui avaient peur de perdre leur maison. « Je compatis avec tous ces gens-là à 100%, dit-il. J’espère qu’on pourra tourner la page sur ce projet-là. »
Aide
Même si elle veut continuer à puiser son eau de la nappe phréatique, Mme Ingram est bien consciente que les citoyens du secteur Saint-Athanase sans aqueduc n’ont pas tous accès à une eau potable de qualité. Elle se demande comment la Ville prévoit aider les propriétaires aux prises avec des problèmes de puits artésien.
« Vous venez d’entendre les données brutes seulement. Bien des choses sont en réflexion encore », répond la mairesse. Le directeur général de la Ville, Daniel Dubois, a précisé que le Service des infrastructures et gestion des eaux présenterait dans trois semaines une analyse approfondie du sondage au conseil municipal. Si tout se déroule comme prévu, les conclusions de l’étude pourraient être rendues publiques à la prochaine séance du conseil municipal, le 28 novembre.