La taxe sur les piscines passe à 75$ à Saint-Jean

Valérie Legault

vlegault@canadafrancais.com

La taxe sur les piscines passe à 75$ à Saint-Jean
L'an un de l'instauration de la taxe piscine, en 2023, a généré des revenus supplémentaires de 522 000$ dans les coffres de la Ville. Pour l'année en cours, la Municipalité estime qu'elle ira chercher une somme totale de 778 000$. (Photo : (Photo Le Canada Français - Archives))

La taxe sur les piscines à Saint-Jean-sur-Richelieu connaît un bond de 50% cette année, un an seulement après son entrée en vigueur. Les 75$ exigés pour les propriétaires qui en possèdent une sont loin de refléter la réalité, affirme la Ville. Selon ses calculs, il en coûterait 147$ pour remplir d’eau potable une piscine de 24 pieds au début de la saison chaude.

Cette taxe touche uniquement les propriétaires dont la résidence est branchée au réseau d’aqueduc. « À savoir si le montant de 75$ représente le coût réel de l’eau traitée à l’usine de filtration, la réponse est non. Les prix liés aux produits permettant le traitement des eaux ont connu une forte hausse. Un ajustement était donc nécessaire pour refléter cette réalité », répond Marie-Pier Gagnon, conseillère stratégies numériques et relations médias à la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu.

L’an un de l’instauration de la taxe piscine, en 2023, a généré des revenus supplémentaires de 522 000$ dans les coffres de la Ville. Pour l’année en cours, la Municipalité estime qu’elle ira chercher une somme totale de 778 000$.

Utilisateur-payeur

Au-delà du coût réel de l’eau traitée utilisée pour les piscines, la Ville souhaitait appliquer le concept d’utilisateur-payeur. C’est un principe d’écofiscalité qui fait son chemin à travers plusieurs municipalités.

« C’est sûr que nous regardons ce qui se fait ailleurs. Notre taxe sur les piscines figure parmi les plus basses. Elle va éventuellement faire partie d’un plan global d’écofiscalité, mais nous ne sommes pas en train de l’évaluer en ce moment », explique la mairesse de Saint-Jean-sur-Richelieu, Andrée Bouchard.

Impondérables

Elle ne peut pas prédire si cette taxe gonflera autant l’an prochain. « Je pense que nous n’irons jamais jusqu’au prix exact. Il y a trop d’impondérables. Certaines personnes gardent la même eau toute la saison. D’autres vident leur piscine dès qu’ils rencontrent un pépin. C’est comme avec les camps de jour. Il faut trouver un équilibre entre ce que les citoyens paient et ce que ça nous coûte », expose-t-elle.

La taxe sur les piscines peut être soustraite du compte de taxes municipales si un résident fait retirer son installation de façon permanente. Il doit en aviser le Service des finances avant le 15 juin. Le formulaire de déclaration de retrait d’une piscine est disponible dans l’onglet des services en ligne sur le site Internet de la Ville. Le crédit n’est pas rétroactif pour les années antérieures.

Maisons bigénérationnelles

Un autre volet de l’écofiscalité touche les maisons bigénérationnelles. Jusqu’à l’an dernier, les 151 logements intergénérationnels sur le territoire de la ville bénéficiaient d’un crédit de taxes pour la gestion des matières résiduelles, de l’aqueduc et des égouts.

Cette exemption est levée cette année. « C’est une mesure qui, comme la taxe piscine, s’inscrit dans une volonté d’écofiscalité et qui s’appuie sur le principe de l’utilisateur- payeur », indique Marie-Pier Gagnon.

Qui plus est, renchérit la mairesse, les infrastructures municipales sont de plus en plus sollicitées à cause des changements climatiques. Le conseil municipal a pris la décision de mettre fin au crédit de taxe par souci d’équité et pour refléter l’utilisation réelle des services publics. 

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