La reconstruction de la passerelle Normandie, maintenant évaluée au coût de 25 à 35 M$, ne laisse personne indifférent. Cette dépense est dénoncée de toutes parts sur les réseaux sociaux, d’autant plus qu’elle ne fait pas l’unanimité autour de la table des élus. Du côté des citoyens, tant l’emplacement que le coût et la gestion du projet sont décriés.
Au printemps dernier, Le Canada Français a voulu savoir si la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu avait déjà réalisé des études d’achalandage sur sa seule passerelle piétonnière qui enjambe l’autoroute 35. Négatif, a répondu le Service du greffe. Notre demande pour connaître l’état de la structure a du même coup été refusée. Lors du débat au sujet de la passerelle en séance publique à l’hôtel de ville, le 28 novembre dernier, la conseillère Lyne Poitras a rappelé que la structure arriverait à la fin de sa vie utile en 2024.
Jacques Charette, fondateur du groupe de cyclistes Cyclo Action qui regroupe 240 membres, a fait son propre calcul d’achalandage. Il s’est posté à l’une de ses extrémités le 15 mai dernier. Quinze personnes ont emprunté la passerelle entre 7 et 9 heures. Il s’agissait de six travailleurs, six étudiants et trois promeneurs.
Cet achalandage ne justifie aucunement, selon lui, une nouvelle passerelle à un prix aussi exorbitant. « Elle n’est pas près de tomber, voyons donc! On peut certainement la rénover un peu, mais pas la reconstruire. De toute façon, elle n’est pas au bon endroit », affirme-t-il.
Rue des Colibris
Celui qui a élevé ses trois enfants près de l’église Saint-Luc est d’avis que la passerelle devrait relier la rue des Colibris au boulevard de la Mairie. Cette idée à l’origine de nombreuses promesses électorales était aussi au coeur de ses engagements lorsqu’il s’est lui-même présenté aux élections municipales. Il a été renversé de voir le conseil municipal approuver une résolution pour reconstruire celle du boulevard de Normandie. « Tant que la question des golfs ne sera pas réglée, il n’y aura pas de passerelle à Saint-Luc », lâche-t-il, découragé.
Au sujet de l’achalandage de la passerelle, le commerçant Jean-René Bertrand a aussi voulu en avoir le coeur net. Le mois dernier, au dîner, il a recensé cinq personnes sur la passerelle, dont deux promeneurs, en l’espace d’une heure et demie. « Je ne suis pas contre la passerelle, sauf que personne n’est d’accord avec le montant que ça implique », dit le propriétaire de la boutique Rookery.
Pourquoi ne pas la déplacer dans l’axe du cinéma Guzzo?, se demande-t-il. La rue Douglas comprend plusieurs commerces et relierait un secteur de Saint-Luc où sont isolés les piétons et les cyclistes. Il n’y a que le viaduc du boulevard Saint-Luc, dépourvu d’aménagement pour le transport actif, qui enjambe l’autoroute. Pour l’éviter, certains traversent l’autoroute à pied à leurs risques et périls, comme en témoigne une brèche dans la clôture qui longe la rue Moreau.
Manque de méthode
« Je suis tellement renversé. C’est le monde à l’envers!, s’exclame Michel Delsaer. Il n’y a aucune méthode de développement dans ce projet. » L’entrepreneur qui a fait carrière en gestion de projets estime que le conseil municipal met la charrue devant les boeufs.
Premièrement, il aurait fallu valider la raison de la reconstruction et se mettre d’accord sur celle-ci. « C’est un besoin de base qui aurait dû recevoir un consensus », pense M. Delsaer. Ensuite, dit-il, il aurait été important de s’entendre sur un ordre de grandeur et de garder les pieds sur terre. Lorsqu’un projet n’est pas urgent ou que ce n’est pas le bon moment pour le réaliser, entre autres à cause de la surchauffe de l’industrie de la construction, il vaut mieux le laisser de côté, ajoute-t-il.
L’expert en gestion de projets s’inquiète des frais d’intérêt que coûteront un ouvrage comme celui-là. « À ce compte-là, on pourrait offrir une navette 24 heures par jour aux piétons pour les faire traverser de l’autre côté. Ça serait moins cher et ça serait plus efficace! »
j’approuve a cent pour cent l’équipe qui est en place ne vaut pas cher la mairesse est déconnecté de la réalité on n’est plus a la commission scolaire mais au conseil de ville elle doit rendre des comptes au payeur de taxes point a la ligne
On va avoir l’argument qui justifie les augmentations de taxes depuis 2 ans …
Nous sommes maintenant une ville de +100k de population…
Il faut effectivement s’inquiéter des décisions du conseil municipal, car en pleine récession, pendant que les petits commerces ferment leurs portes, pendant que beaucoup n’arrivent pas à se loger, pendant que d’autres n’arrivent pas à payer leurs hypothèques, ce genre de dépenses et l’augmentation fulgurante des taxes municipales est très inquiétant.
All in!!!!