La MRC poursuit ses démarches pour réviser les cotes d’inondation

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Par Gilles Berube
La MRC poursuit ses démarches pour réviser les cotes d’inondation
(Photo : Le Canada Français - Archives)

La MRC du Haut-Richelieu poursuit ses démarches pour bien étayer sa demande de révision des cartes des zones inondables le long du Richelieu et de la baie Missisquoi. Elle invite les propriétaires riverains à faire preuve de patience et à ne pas prendre de décision précipitée relativement à leur propriété.

L’Association des citoyens de la plaine inondable (ACPI) déplore que des propriétaires agissent précipitamment dans le dossier de la ligne hydrique, soit en rachetant leur terrain au gouvernement, soit en s’en départissant à faible prix, voire gratuitement.

Il y a deux volets à ce dossier. D’une part, il y a les cartes des zones inondables et d’autre part, la ligne hydrique, qui est en fait la limite des propriétés riveraines. La cartographie a été établie à la fin des années 70 avant d’être révisée en 2007. C’est le ministère de l’Environnement qui a déterminé les différentes zones d’inondation en s’appuyant sur des travaux d’arpentage réalisé en 1975.

La MRC et les municipalités sont obligées d’intégrer les cartes dans leur réglementation d’urbanisme et de faire respecter les zones inondables. Ainsi, il est interdit de faire toute intervention (construction, remblai et autres) dans la zone 0-20 ans. Théoriquement, cette zone est inondée au moins une fois tous les 20 ans.

Ligne hydrique

Par ailleurs, la dernière révision de la cartographie visait à déterminer l’emplacement de la ligne hydrique. L’emplacement de cette ligne est établi en fonction du niveau des hautes eaux en dehors de la période d’inondation. Ce dossier remonte à 1991, quand le ministère a sommé les riverains de lui racheter ou lui louer des parcelles de terrains qu’ils avaient pourtant payées à l’achat de leur propriété.

Des riverains ont toujours contesté cette cartographie estimant que le niveau est surestimé. Selon le président de l’ACPI, Guy Langlois, le niveau est artificiellement plus élevé à la suite d’intervention humaine, dont l’élargissement du canal de Chambly. Après des années de revendications, les riverains ont convaincu la MRC de commander une étude pour le démontrer.

L’ingénieur Pierre Dupuis en est venu à la conclusion que le niveau est 30 centimètres plus élevés depuis 1970. Quinze centimètres seraient attribuables à la hausse des précipitations et l’autre moitié serait causée par l’élargissement du canal. La MRC a commandé une deuxième étude pour établir les zones d’inondation en fonction de la méthode botanique. Actuellement en cours, elle vise à confirmer la première. D’ailleurs, c’est M. Dupuis lui-même qui a recommandé la tenue de cette deuxième étude.

Démarches

L’ennui, c’est que les riverains ne sont pas au courant de ces démarches. Selon M. Langlois, des propriétaires ont décidé de se plier à la volonté du gouvernement en rachetant une parcelle de leur terrain. D’autres les ont tout simplement abandonnés en ne payant pas les taxes. Certains les ont donnés ou vendus à vil prix à des voisins. M. Langlois n’a pas dénombré ces cas.

Notons que la MRC a soumis sa première étude au ministère de l’Environnement. Les municipalités, dont la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu, l’ont appuyé et ont demandé des comptes au ministère. Il s’agit d’une brique de 600 pages. Aux dernières nouvelles, les fonctionnaires n’avaient pas fini de l’analyser.

 

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