La moitié des 684 logis à prix modique en mauvais état

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Par Gilles Levesque
La moitié des 684 logis à prix modique en mauvais état
Ils sont situés sur la rue Pinsonnault, près du Cégep, et sur la 7e Avenue, dans le secteur Iberville (notre photo). (Photo : Le Canada Français - Jessyca Viens-Gaboriau)

Dans la région du Haut-Richelieu, un peu plus de la moitié des 684 logements à loyer modique (HLM) sont en mauvais état. Pour les remettre à niveau, il faudrait investir la somme de 5,1 M$ dans des travaux de rénovation.

C’est ce qui ressort du plus récent bilan de la Société d’habitation du Québec. Pour l’ensemble de la province, 40,2% des 64 663 logements à prix modique nécessitent des travaux majeurs, alors que ce pourcentage s’élevait à 28,9% en 2020. En Montérégie, la situation est la même. Des 5726 logements administrés par les douze offices d’habitation, 41% sont en mauvais état.

«Cette situation inacceptable n’est pas due à la négligence des offices, mais plutôt au sous-financement des travaux de rénovation. La Société d’habitation du
Québec a réduit ses investissements dans la rénovation des HLM. Ceux-ci sont passés d’une moyenne annuelle de 352 M$, de 2015 à 2019, à 281 M$, de 2019 à 2022», explique Robert Pilon, coordonnateur de la Fédération des locataires de HLM du Québec, dans une entrevue accordée au journal la semaine dernière.

Haut-Richelieu

Dans le Haut-Richelieu, 48% des 684 logements sont en bon état. Aucun d’entre eux n’obtient la cote A (très bon état), comparativement à 185 pour la cote B (bon état) et 143 pour la cote C (état acceptable).

«Dans le Haut-Richelieu, 17 immeubles comptant 296 logements ont la cote D (mauvais état). Ils représentent 43,3% du parc immobilier pour le logement à prix modique. Dans cette catégorie, il s’agit principalement de composantes importantes qu’il faut remplacer ou réparer rapidement. Les travaux estimés sont de 2,3 M$», précise M. Pilon.

Cinq immeubles comptant 60 logis obtiennent la cote E (très mauvais état). Trois de ces bâtiments sont situés au 340, 347 et 350 de la 7e Avenue, dans le secteur
Iberville, alors que les deux autres sont localisés au 2 et au 4, rue Pinsonnault, dans le quartier Saint-Edmond.

«Dans ces cas-là, c’est du sérieux. On parle de travaux majeurs. Tout coule! Pour ces cinq immeubles, il en coûterait un peu plus de 2,8 M$ pour les remettre en bon état. Dans la grande région de Montréal, plusieurs logements ayant la cote E sont inoccupés ou placardés. Ça vous donne une idée de la situation», commente le porte-parole de la Fédération des locataires de HLM du Québec.

De l’espoir

Robert Pilon entretient l’espoir que des sommes importantes seront bientôt débloquées pour rénover les logements à loyer modique. On le saura le 21 mars prochain lors du dépôt du budget du gouvernement du Québec.

«La ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, dispose d’une cagnotte de 2,2 milliards de dollars pour financer la rénovation des HLM d’ici 2028, fait valoir M. Pilon. Cet argent provient d’une entente sur le logement conclue avec le gouvernement fédéral. Notre organisme souhaite que la ministre utilise ces sommes pour financer la mise en place d’un programme de rénovation de 400 M$ pour chacune des cinq prochaines années.»

Cette demande obtient l’appui des trois partis politiques formant l’opposition à l’Assemblée nationale.

En terminant, Robert Pilon tient à rappeler que 275 M$ étaient disponibles dans le cadre de l’Entente Canada-Québec sur le logement pour la rénovation de HLM, mais que cette somme a été perdue au profit du programme Accès-Logis. La Société d’habitation du Québec explique cette décision par l’absence d’un programme québécois de rénovation, ce qui aurait fait en sorte que le fédéral aurait refusé de verser les sommes pour de la rénovation;

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