Interdiction de vendre des produits de vapotage avec saveurs : les commerçants inquiets

Par mlabrie
Interdiction de vendre des produits de vapotage avec saveurs : les commerçants inquiets
La vente de produits de vapotage comportant une saveur sera interdite à compter du 31 octobre. (Photo : (Photo iStock))

Les commerçants du territoire qui sont spécialisés dans la vente de produits de vapotage anticipent l’interdiction des saveurs, décrétée par le gouvernement du Québec. À compter du 31 octobre, ils ne pourront vendre que des produits à saveur de tabac. Toutes les autres essences seront interdites.

Les commerçants craignent que cette interdiction ait des conséquences sur leurs revenus qui sont principalement basés sur la vente de produits aromatisés au goût ou aux arômes de fruits ou d’herbes. Le gouvernement provincial estime que cette nouvelle réglementation permettra de contrer la popularité de ces produits auprès des personnes plus vulnérables.

« Cette nouvelle réglementation concernant les produits de vapotage vise notamment à protéger les jeunes des effets néfastes et préoccupants du vapotage. C’est notre responsabilité et nous allons veiller à ce que ces substances deviennent moins attrayantes pour tous », indique Christian Dubé, le ministre de la Santé du Québec, dans un communiqué de presse.

Outre la vente des produits de vapotage comportant une saveur, le règlement limite à 20 mg/ml la concentration maximale en nicotine de tous les produits de vapotage. La capacité des réservoirs et des capsules est restreinte à 2 ml. Le volume maximal des contenants de recharge de liquides à vapoter ne peut dépasser les 30 ml.

Jonathan Gendron, propriétaire de trois boutiques Vape Dépôt, dont une à Saint-Jean-sur-Richelieu, est conscient que le resserrement du règlement concernant les produits du vapotage aura un impact sur ses opérations. « Les ventes vont assurément baisser. L’objectif du gouvernement de mieux protéger la santé des Québécois, surtout celle des jeunes, est bon, mais ça ne règlera pas le problème. Les produits vont continuer de circuler. Les consommateurs vont se tourner vers le marché noir ou acheter par Internet », croit celui qui travaille dans ce secteur depuis une dizaine d’années.

Retour vers la cigarette ?

Jonathan Gendron craint que l’interdiction de la vente de produits de vapotage aromatisés incite certains adultes à recommencer à fumer la cigarette. Même son de cloche du côté d’Antoine Vézina, propriétaire de la succursale Popavape de Saint-Jean. Il espère que la clientèle ne retournera pas vers la cigarette.

« Le gouvernement a été sévère. Le client a été oublié. Vapoter n’est pas la meilleure chose pour la santé, on est d’accord, mais c’est toujours bien mieux que fumer des cigarettes. Le gouvernement n’a pas pris la bonne approche en voulant éviter que des mineurs se mettent à vapoter. Il pénalise tout le monde », dit-il.

Selon M. Vézina, la solution idéale aurait d’abord été d’interdire complètement la vente de produits de vapotage dans les dépanneurs, comme en Ontario, pour assurer un meilleur contrôle de la vente aux mineurs. Malgré une baisse des revenus à prévoir, il estime que Popavape sera capable d’encaisser le coup.

Baisse des ventes

Une baisse des ventes est aussi anticipée du côté de la succursale Covap de Saint-Jean-sur-Richelieu en raison de l’adoption du nouveau règlement, sans compter le ralentissement déjà remarqué par les importants travaux qui se sont déroulés devant le commerce situé sur le boulevard du Séminaire Nord.

« Plus que 80 % des produits vendus comportent de la saveur. La majorité de notre clientèle qui achète ce type de produits est composée de gens de 35 à 40 ans. Les personnes plus âgées se tournent de leur côté vers des produits aux arômes et au goût de tabac », constate Thomas -Sirard, conseiller à la boutique Covap.

Jonathan Gendron et Antoine Vézina déplorent que la vente de cigarettes électroniques et de produits de vapotage en ligne soit possible ailleurs au Canada, mais pas au -Québec. Ils sont d’avis que la clientèle se tournera vers le commerce électronique pour se procurer les produits qui seront prohibés en sol québécois.

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