Grève des enseignants au Cégep vendredi

Par Louise Bédard
Grève des enseignants au Cégep vendredi
Les enseignants du Cégep avaient manifesté le 12 mai dernier dans les rues de Saint-Jean. (Photo : Le Canada Français - Jessyca Viens-Gaboriau)

Les enseignants du Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu seront en grève le vendredi 4 juin. La session à la formation ordinaire est terminée. Cependant les cours en présentiel à la formation continue, tant à Saint-Jean qu’à Brossard, seront suspendus.

L’horaire de chaque cohorte de la formation continue sera modifié afin de reprendre les cours annulés. La direction du Cégep demande de ne pas franchir les piquets de grève afin d’assurer la sécurité et l’intégrité des membres du personnel, des étudiants ainsi que des équipements et installations. Les autres membres syndiqués du Cégep, qui n’ont pas légalement acquis le droit de grève, doivent être au travail à distance, comme à l’habitude.

Accès

Selon l’entente signée entre la direction et le syndicat, les activités essentielles à maintenir en présentiel ont été établies. Le personnel concerné sera autorisé à avoir accès au Cégep. Le personnel, les clients de la piscine, ainsi que la population ont accès à l’établissement pour la tenue des activités sur les terrains de sport et autres infrastructures sportives. Les entrepreneurs généraux et les sous-traitants auront accès aux chantiers. L’accès aux services offerts à la clientèle et aux membres du personnel du Théâtre des Deux Rives (SPEC) sera possible.

Syndicat

Le Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu, affilié à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), débraient pour une troisième journée, alors que les pourparlers achoppent toujours avec le gouvernement pour le renouvellement de leur contrat de travail.

«Le corps enseignant réclame des ressources adéquates pour permettre au réseau collégial de remplir sa mission de diplomation et ainsi continuer à contribuer à la vitalité socio-économique du Québec», indique le syndicat.

Les revendications touchent notamment le sort réservé aux enseignants de la formation continue. «Nos collègues à la formation continue, qui enseignent notamment à des gens en requalification professionnelle, travaillent pour 50% de la rémunération du personnel œuvrant au régulier. Ce fossé énorme crée des problèmes d’attraction et de rétention des personnes qualifiées pour donner la formation, alors que le Québec vit une crise de la main-d’œuvre dans plusieurs domaines », fait valoir Héloïse Moysan-Lapointe, présidente du Syndicat.

Les enseignants du collégial de la FNEEQ-CSN réclament aussi des ressources pour mieux encadrer les étudiants en situation de handicap (EESH) ainsi que ceux ayant eu une faible moyenne générale au secondaire.

«Nous le martelons depuis un bon moment: ça nous prend des ressources dédiées pour le corps enseignant, car, dans le cas des EESH, c’est une population qui a augmenté de plus de 1500% au cours des dernières années dans le réseau», ajoute Mme Moysan-Lapointe.

Elle fait état aussi de la préoccupation des enseignants pour les prochaines cohortes d’étudiants à faire leur entrée au cégep, qui se trouvent actuellement en 3e, 4e et 5e secondaire et qui auront été éprouvées dans leur cheminement scolaire par la pandémie.

Des ressources sont également exigées pour soutenir les programmes de techniques de la santé, qui forment notamment la prochaine génération d’infirmières et de professionnels de la santé. «La surcharge de travail et le manque de ressources exercent une pression énorme sur le corps enseignant. On constate là aussi un problème de rétention et d’attraction de gens qualifiés pour assurer la formation, et ce, alors que le réseau de la santé est aux prises avec un grave problème de pénurie de main-d’œuvre », signale Mme Moysan-Lapointe.

Notes

Cette troisième journée de grève se tient alors que les cégépiens ont déjà remis leurs travaux et fait leurs examens. «Nous souhaitons mettre de la pression sur nos administrations, nos établissements et le gouvernement, car tout le monde doit prendre conscience des enjeux que nous soulevons », conclut la présidente du Syndicat.

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