Graves problèmes d’eau potable à Clarenceville

Par Louise Bédard
Graves problèmes d’eau potable à Clarenceville
La municipalité de Saint-Georges-de-Clarenceville a besoin de 23,6 M$ pour régler la situation. (Photo : Le Canada Français - Archives)

Le conseil municipal de Saint-Georges-de-Clarenceville demande aux citoyens de la municipalité d’écrire au premier ministre François Legault et à plusieurs ministres pour manifester leur mécontentement concernant le manque d’eau potable dans le village.

Il en coûterait 23,6 M$ pour relier la municipalité à l’usine de production d’eau potable d’Henryville et construire une usine d’épuration. Or, l’aide gouvernementale promise n’atteint que 6,3 M$ en vertu des barèmes prévus au Programme d’infrastructures municipales d’eau (PRIMEAU). La Municipalité dit ne pas être en mesure de combler l’écart.

Pour le maire Serge Beaudoin, il ne s’agit plus uniquement que d’un problème d’eau, mais aussi de santé publique quand des gens, désabusés par la situation, recommencent à boire l’eau non potable ou quand il n’est plus possible de laver le linge des enfants qui vont à l’école.

Communiqué

Dans un communiqué envoyé aux citoyens, on peut lire : «L’accès à de l’eau potable est un besoin élémentaire qui n’est malheureusement pas comblé en 2022 pour l’ensemble de la communauté clarencevilloise. C’est une situation d’une gravité telle qu’elle engendre des situations préoccupantes pour la santé tant physique que mentale. Le stress vécu par les familles en pénurie d’eau est élevé et il est inadmissible qu’un service si essentiel ne soit pas accessible à tous.» Seuls les citoyens dont la résidence est située le long du lac Champlain sont desservis par un réseau d’aqueduc.

Le maire fait un appel à la solidarité et invite les concitoyens à envoyer des courriels au bureau du premier ministre ainsi qu’à différents ministres. M. Beaudoin a lui-même écrit le 13 juin au premier ministre pour lui faire part de l’urgence d’agir. Par ailleurs, il mentionne l’appui reçu de la MRC du Haut-Richelieu et de toutes les municipalités membres dans ses démarches.

Historique

À l’origine, les coûts du projet s’élevaient à 8 M$. Il était alors envisagé que l’approvisionnement en eau provienne de Venise-en-Québec. Ce projet s’est avéré non viable parce qu’il ne tenait pas compte de la construction d’une usine d’épuration des eaux et qu’une pression suffisante d’eau n’était pas assurée, résume-t-on dans le communiqué envoyé aux citoyens. De plus, le tracé du réseau d’aqueduc passait par moins de résidences que le projet actuel, de sorte que la subvention gouvernementale était diminuée.

Le projet actuel prévoit l’approvisionnement en eau à partir d’Henryville. Le tracé de l’aqueduc suivrait le chemin du Bord-de-l’Eau, puis la rue Front Nord. Il permettrait de desservir plus d’habitations et d’obtenir plus de subventions.

Serge Beaudoin, maire de Saint-Georges-de-Clarenceville.

Le coût pour sa réalisation est d’environ 23,6 M$. Ce montant s’expliquerait par la hausse des coûts des travaux d’infrastructures, l’ajout d’une usine d’épuration et d’un réseau d’égout.

«Quant à la nécessité de doter le village d’un réseau d’égout et d’une usine d’épuration, il s’agit d’un projet incontournable compte tenu du manque d’entretien des fosses septiques et des champs d’épuration qui contribuent à la pollution de la nappe phréatique et, par le fait même, à la contamination des puits artésiens résidentiels qui sont alimentés en eau quand ils ne sont pas à sec. La construction de l’usine d’épuration s’élève à ce jour à 2,7 M$. Le fait que la Municipalité soit située en zone agricole ne contribue pas à améliorer la situation», fait-on aussi valoir dans le communiqué.

Subvention

En entrevue, le maire rappelle que la subvention accordée par Québec en vertu du PRIMEAU est calculée selon le nombre de résidences desservies sur le tracé de l’aqueduc. Or, le réseau doit traverser une grande zone de terres agricoles.

En vertu du programme gouvernemental, la Municipalité n’a réussi à obtenir que 6,5 M$, une somme qu’elle juge très nettement insuffisante. «En effet, les citoyens desservis devraient payer une taxe de secteur trop importante pour leur capacité financière. Quant aux bâtiments municipaux ou gouvernementaux, leur connexion sera supportée par l’ensemble des contribuables. C’est pourquoi la Municipalité a besoin d’obtenir des subventions additionnelles du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation.»

Si Québec lui accorde 80 % des sommes nécessaires, M. Beaudoin se dit déjà prêt à lancer l’appel d’offres.

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Geneviève Leclerc
Geneviève Leclerc
1 année

inacceptable en 2022, tenez bon gens de Clarenceville et dénoncez l’innaceptable!