Destruction de plusieurs maisons en bon état

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Par Stéphanie MacFarlane
Destruction de plusieurs maisons en bon état
Le bungalow situé au 1004, rue Baillargeon a été démoli la semaine dernière. La maison avait été acquise en juin dernier par deux courtiers immobiliers. Deux unifamiliales seront reconstruites. (Photo : Le Canada Français - Jessyca Viens-Gaboriau)

Depuis 2016, la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu a reçu 288 demandes de permis de démolition. De ces requêtes, plus de neuf sur dix ont été acceptées. Pas plus tard que la semaine dernière, deux bungalows en bon état de l’île Sainte-Thérèse sont tombés sous les pics des démolisseurs. Au moins trois autres maisons subiront prochainement le même sort.

Du 1er janvier 2016 au 30 août 2021, 270 permis de démolition ont été délivrés par le Service de l’urbanisme de la Ville. En 2016, 38 démolitions ont été autorisées. L’année suivante, 47. En 2018, 50 permis ont été remis. Soixante autorisations ont été délivrées en 2019. En 2020, année de pandémie, 42 permis ont été octroyés à des propriétaires. Durant les huit premiers mois de l’année en cours, 33 permis ont été accordés.

Jusqu’à février dernier, seules les requêtes visant les bâtisses situées à l’intérieur des secteurs du Plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) ou celles inscrites à la liste des bâtiments patrimoniaux de la Ville devaient être analysées par le comité sur les demandes de démolition. De 2016 à 2020, 15 demandes, sur les 288 reçues, l’ont été.

Règlement

Cette année, la règlementation sur les démolitions a été révisée après qu’une maison patrimoniale – le 223, rue Bella -, a passé bien près d’être démolie en raison d’une faille dans la règlementation. Depuis le 11 février 2021, toutes les demandes de démolition visant des bâtiments principaux de Saint-Jean-sur-Richelieu doivent désormais être étudiées par le comité.

Les requêtes sont évaluées selon divers critères, dont l’intérêt patrimonial, l’état et la détérioration de l’immeuble, le coût de la restauration, l’utilisation projetée du sol dégagé et les besoins de logements dans les environs.

De janvier à la fin août 2021, 18 demandes ont été étudiées par le comité, tandis que 15 permis ont été émis sans analyse puisque les demandes ont été formulées et jugées conformes avant le changement législatif.

Bon état

Cela n’empêche pas des résidences en bon état d’être démolies pour faire place à de nouvelles habitations. En août, le comité a approuvé la démolition du 1004, rue Baillargeon, qui a été démolie la semaine dernière. Le bungalow construit en 1977 fera place à deux unifamiliales d’un étage.

Le même scénario s’est produit il y a deux semaines pour la résidence du 10, rue Jean. Ce bungalow érigé en 1981 à l’île Sainte-Thérèse a été détruit pour permettre la reconstruction de deux résidences.

Trois maisons, situées à l’angle des rues Champlain et MacDonald, seront aussi démolies pour faire place à trois immeubles totalisant 48 logements.

Réactions

Questionné sur la destruction de résidences en bon état, le maire sortant, Alain Laplante, a précisé ne pas avoir de vision globale à ce sujet. « Chaque cas est particulier et doit être analysé. Les bâtiments patrimoniaux doivent être protégés et mis en valeur. Il y a tout l’aspect de l’intégration. Il faut éviter de dénaturer des quartiers », dit-il, tout en soulignant que la disposition des matériaux est un enjeu. La Ville ne dispose actuellement pas de mécanismes pour s’assurer de leur revalorisation. Il souhaite remédier à cette situation.

De son côté, la candidate à la mairie, Andrée Bouchard, se dit ambivalente sur la question. « D’un point de vue environnemental, il faut favoriser la densification. Je n’arrête pas de dire qu’on manque de logements. Lorsqu’on remplace une maison unifamiliale par deux duplex, on permet à trois familles de plus de se loger », expose-t-elle. Mme Bouchard aspire toutefois à ce qu’il n’y ait plus d’arbre abattu. Elle veut aussi encadrer cette pratique afin que les nouvelles constructions soient plus respectueuses des milieux existants.

Dans son édition numérique et papier, Le Canada Français publie le témoignage d’un Johannais qui a vu son ancienne maison être démolie un an après sa vente. 

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Robert Langlois
Robert Langlois
2 années

Est-ce que le centre communautaire de St-Eugène avait été approuvé pour démolition? C’était vraiment une belle salle pour les jeunes ados , scouts , réunions de petits groupes de chant…musique……vraiment désolent