L’intersection des boulevards du Séminaire Nord et Saint-Joseph est le théâtre d’un chantier d’envergure depuis quelques semaines. Les travailleurs ont dû creuser jusqu’à huit mètres de profondeur pour atteindre le collecteur pluvial. Des équipements lourds, rarement utilisés pour des travaux municipaux, sont mobilisés sur le site.
Depuis le début du mois de juin, le boulevard du Séminaire Nord est complètement fermé à la circulation entre les rues Saint-Louis et Saint-Michel. Au départ, le chantier consistait à procéder à l’alignement de l’intersection de la rue Toupin et du boulevard Saint-Joseph, et ce, pour des raisons de sécurité routière. La Ville a également décidé de profiter de ces travaux pour refaire le réseau de conduits, pratiquement en fin de vie. Le coût de l’opération est de 8,6 M$.
Les travailleurs ont dû creuser jusqu’à huit mètres de profondeur pour atteindre le collecteur pluvial, construit il y a 70 ans sous un tuyau sanitaire et pluvial combiné de 2,5 mètres de diamètre. Construit en béton armé, ce collecteur pluvial avait permis à l’époque de canaliser le ruisseau Jackwood, dont le lit passait dans le secteur.
Dans le cadre des présents travaux, l’ancien conduit d’environ 61 centimètres d’épaisseur a été percé afin de faire passer en angle deux tuyaux de béton d’un mètre de diamètre. Ces nouvelles canalisations auront la capacité de recevoir les eaux provenant du développement immobilier du secteur de la rue Toupin.
Protection
Construction S.R.B, une entreprise de Saint-Jean-sur-Richelieu spécialisée dans le sciage et le forage de béton, a été mandatée pour réaliser les travaux. «C’est très difficile de percer la paroi du collecteur pluvial. La fonte utilisée à l’époque pour former l’armature est très solide», mentionne Pierre-Olivier Coulombe, ingénieur de projets au Service des infrastructures et gestion des eaux de la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu.
Pour atteindre la conduite en toute sécurité, deux grandes boîtes de tranchée protectrice ont été installées pour éviter un affaissement de terre, qui est argileuse. Du gravier et du béton de remplissage serviront comme assise au fond des coffrages pour permettre aux travailleurs de se déplacer sur un sol ferme et sec.
«L’aménagement du chantier, avec ces deux boîtes de tranchée, est assez hors-norme. Nous devons adapter les façons de faire et la méthodologie», souligne M. Coulombe. Une des pelles mécaniques à l’œuvre sur le chantier est rarement utilisée pour effectuer des travaux municipaux, ajoute-t-il.
Le bras déployé de cette machinerie atteint environ 100 pieds pour permettre de creuser en profondeur. «Ce n’est pas de la machinerie que l’on a vue souvent à Saint-Jean. On en voit plus souvent aux abords des ponts pour créer des talus. Elle mesure pratiquement le triple d’une pelle standard», indique Pierre-Olivier Coulombe.
Vestiges
Des poutres d’acier ont été installées au-dessus des tranchées du chantier pour soutenir les tuyaux de gaz et de fils électriques. Des débris de coffrage de bois, des vestiges de la fonderie et de l’ancienne voie ferrée qui traversait le quartier, ainsi que des morceaux de brique d’argile et de béton ont été remontés à la surface. Rien n’est toutefois considéré comme des artéfacts.
«On découvre des résidus datant de plusieurs décennies qui sont demeurés dans le sol à la suite de différents travaux effectués au fil des années. Une expertise chimique a été effectuée pour s’assurer que les matériaux ne sont pas des contaminants», souligne M. Coulombe.
La Ville souligne travailler avec une firme d’archéologues si des travaux mènent à des découvertes historiques.
Échéancier
La Ville assure que l’échéancier sera respecté et que la circulation devrait pouvoir reprendre dans les deux sens sur le boulevard du Séminaire Nord pour l’ouverture de l’International de montgolfières, à la mi-août.
Les travaux sur le réseau se poursuivront ensuite jusqu’à la fin du mois de novembre, cette fois-ci sur le boulevard Saint-Joseph. Le tronçon entre le boulevard du Séminaire Nord et la rue Labrèche sera refait. La seconde couche d’asphalte sera étendue au printemps 2024.
«L’objectif est d’installer des réseaux distincts, l’un pluvial l’autre sanitaire. On installe des réseaux séparés dans les deux rues. La profondeur de l’égout pluvial vient toutefois complexifier l’exécution des travaux», conclut Pierre-Olivier Coulombe.
