Des après-midi enrichissants à l’Université du 3e âge

Daniela Vargas Rojas
drojas@canadafrancais.com

Des après-midi enrichissants à l’Université du 3<sup>e</sup> âge
Géneviève Pigeon offre un cours par année dans les différentes antennes de l'Université du troisième âge. (Photo : (Photo Canada Français - Jessyca Viens Gaboriau))

Tous les mardis après-midi au Cabaret-Théâtre du Vieux-Saint-Jean, plus d’une centaine de personnes se rencontrent pour assister aux cours de l’Université du troisième âge. L’intelligence artificielle, les groupes sectaires, l’histoire de la bière ou la présidence de Joe Biden figurent parmi les sujets de la prochaine session qui débutera le 30 janvier. Afin d’explorer l’univers des étudiants de 50 ans et plus, Le Canada Français a assisté à la conférence du 7 novembre dernier au sujet des femmes dans la mythologie.

En entrant au cabaret-théâtre, les responsables du projet accueillent les étudiants. Une dizaine de minutes avant le début de la conférence, plus d’une centaine de personnes attendent déjà sur place l’arrivée de la doctorante en sciences de la religion, Geneviève Pigeon. Parmi les auditeurs sur place, il y a des adeptes depuis une dizaine d’années ; d’autres se sont inscrits tout récemment pour accompagner un ami ou un membre de la famille. Certains prennent des notes, mais la plupart écoutent attentivement et échangent entre eux sur le sujet en question.

Recrutement

« Ça fait plus que 20 ans que l’université existe. Je vous dirais que les premières années, on était exclusivement des femmes. À travers les années, les femmes ont réussi à convertir leur mari et à les attirer dans nos conférences. Aujourd’hui, il y a 28 hommes pour 196 femmes. On aimerait recruter plus de personnes du genre masculin. On essaie de choisir des sujets qui sont aussi intéressants pour les hommes que pour les femmes », affirme Suzanne Reid, membre du conseil d’administration.

À 13 h 30, Geneviève Pigeon, qui est aussi professeure à l’UQAM, fait son entrée dans la salle. Elle présente une courte introduction sur le sujet et lance un avertissement coloré à ses élèves. « La première partie sera plus théorique, plus aride. Je vous demande de ne pas vous endormir tout de suite. Je ne m’en mêlerai pas si vous ne ronflez pas trop, mais vous allez voir pourquoi c’est important de parler de la posture de recherche avant de présenter les personnages féminins », lance en riant Geneviève Pigeon en début de conférence.

Cette doctorante n’est pas à son premier rodéo à l’Université de troisième âge. Elle est bien consciente qu’elle n’a que deux heures et demie pour présenter les femmes qui ont marqué l’imaginaire collectif humain à travers l’histoire. Pendant cette présentation, elle se penche plus précisément sur les archétypes de mères, de vierges et de guerrières.

Sujets controversés

Pour débuter, elle parle de l’anthropologie imaginaire, science qui étudie l’évolution des croyances humaines. Par la suite, elle explique des théories de base telles que la différence entre le religieux et une religion, tout en donnant des exemples imagés à son public. Elle aborde ensuite les personnages féminins dont les vestales dans la Rome antique qui ont contribué à la construction de l’image de la femme en société.

« J’ai pris des exemples de personnages qui permettent de comprendre comment le féminin a été conçu, perçu et transformé à travers le temps. On va montrer que ce qui nous semble normal, naturel, ce n’est pas vrai. Par exemple, les vestales sont de jeunes femmes issues des meilleures familles romaines. Elles restaient vierges et consacraient 30 ans de leur vie aux rituels de l’État. On voit que les femmes vont porter le fardeau de la perte de la virginité. Cela a influencé grandement la culture du viol parce qu’on s’attend à ce que la femme ait du contrôle sur elle et aussi sur son environnement. On la culpabilise si elle porte des shorts trop courts ou si elle n’est pas au bon endroit », explique-t-elle.

D’autres questions

Geneviève Pigeon se penche ainsi sur d’autres exemples qui en font réagir plus d’un dans la salle. Les participants lèvent la main et posent des questions. La conférencière prend tout le temps nécessaire pour bien clarifier ses explications et elle ajoute des informations en fonction des intérêts des participants.

« Il y a des notions sur lesquelles les gens réagissent moins, comme la culture du viol. Ils en ont déjà entendu parler énormément. Depuis un an ou deux, j’ai beaucoup de questions sur les transgenres. Pour certains, leurs sources d’information sont les chroniqueurs sensationnalistes. Moi, je les invite à prendre du recul sur un sujet pour y réfléchir. J’adore ce public. Ils ont un bagage culturel qui me permet de m’appuyer sur leurs connaissances pour donner un cours », conclut la professeure en sciences de la religion.

Pour assister aux conférences de deux heures et demie, les étudiants doivent s’inscrire à l’ensemble des huit présentations de la session d’hiver pour la somme de 85 $. Les cours ont lieu au 190, rue Laurier, à Saint-Jean-sur-Richelieu. Les inscriptions à l’antenne universitaire du troisième âge en -Montérégie (AUTAM) de Saint-Jean-sur-Richelieu ouvriront le 9 janvier. Pour plus d’information ou pour obtenir de l’aide afin de s’inscrire, il est possible de communiquer avec Francine Boisvert au 438 5237835.

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