Des citoyens réclament la construction d’un nouveau tablier sur le barrage Fryer

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Par Gilles Berube
Des citoyens réclament la construction d’un nouveau tablier sur le barrage Fryer
Le barrage Fryer relie l'île qui lui a donné son nom à la rive est du Richelieu. (Photo : Archives le Canada Français)

Un groupe de résidents voisins du barrage Fryer réclament la reconstruction du tablier du barrage pour en faire un lien cyclable et piétonnier. Selon eux, le potentiel récréatif et la valeur patrimoniale de l’ouvrage le justifie.

Pauline Drouin a acquis une maison en bordure du Richelieu en 1985. En quelques minutes de marche le long du chemin des Patriotes, elle se retrouve au barrage Fryer. À l’époque, bien que l’ouvrage était clôturé, il demeurait accessible aux piétons et aux cyclistes. Mme Drouin s’y rendait marcher régulièrement. En plus d’offrir une vue autrement imprenable sur la rivière, le barrage permettait de se rendre marcher sur l’île Fryer. Il était aussi un lieu de prédilection pour bien des pêcheurs.

Pour la petite histoire, le barrage Fryer a été construit en 1937 et 1938. Sur la rive ouest, il s’appuie sur l’île Fryer, d’où son nom. Son extrémité est se trouve sur le territoire de la municipalité de Richelieu. Il devait servir à régulariser le niveau du Richelieu pour faciliter la navigation de bateaux de plus fort tonnage en plus d’atténuer l’impact des inondations.

Quand le Canada est entré en guerre, en 1939, la construction a été suspendue. Elle n’a jamais repris. Le barrage n’a jamais servi. Pour le mettre en opération, il fallait ériger des digues de chaque côté de la rivière presque jusqu’à Saint-Jean-sur-Richelieu. Il n’a jamais été non plus entretenu adéquatement.

Tablier

Le barrage comportait un tablier de béton pour y circuler. Au milieu des années 90, l’Agence Parcs Canada a érigé deux murs de béton pour empêcher d’y accéder, raconte Mme Drouin. Du côté de Richelieu, les enfants ne s’en sont pas formalisés. Ils ont creusé un tunnel sous le mur pour accéder au tablier. Parcs Canada a corrigé la situation en enfonçant le mur dans le sol. En 2005, une section du tablier entre deux piliers s’est effondrée. À l’automne 2016, Parcs Canada a donné un contrat pour faire complètement démolir le tablier d’une rive à l’autre.

Pauline Drouin devant l’extrémité est du barrage. L’accès est interdit depuis plusieurs années.

Mme Drouin rappelle que le plan directeur du canal de Chambly de 1990 proposait d’établir un lien cyclable et piétonnier à même le barrage. Elle milite depuis cette époque pour un aménagement adéquat. À l’époque, on pouvait encore circuler sur le barrage. Ce n’est plus le cas. Elle rappelle aussi que plusieurs députés fédéraux et provinciaux se sont successivement penchés sur le dossier sans que rien n’aboutisse.

Actuellement, Parcs Canada travaille à l’élaboration d’un nouveau plan directeur. Qui plus est, l’Agence dispose d’un budget substantiel d’investissements sur le canal. En février 2016, le gouvernement libéral a accordé une enveloppe de 38 millions pour les sites de Parcs Canada dans la région. Le canal mobilise à lui seul 32 millions de ce budget d’immobilisations, dont 7,4 millions uniquement pour le barrage Fryer. Enfin, on est à un an et demi des prochaines élections fédérales. Pour Mme Drouin, les astres sont alignés.

Patrimoine

Notre interlocutrice cite la valeur patrimoniale du barrage. Il s’agit aussi d’un équipement récréatif significatif pour les promeneurs, les pêcheurs, et les cyclistes. Le maire de Richelieu, Jacques Ladouceur, reprend les mêmes arguments. Il confirme que sa municipalité a déjà adopté une résolution pour s’engager à aménager le stationnement de la rive est si Parcs Canada reconstruit le tablier.

En 2016, dans son annonce sur les investissements projetés dans la région, Parcs Canada parlait de refaire les portions de tablier effondrées. Les fonds ont plutôt servi à le démolir. Ils ont aussi servi à réaliser une étude d’ingénierie sur l’état de la structure, notamment sur celle des piliers sous le niveau de l’eau.

Tant Mme Drouin que M. Ladouceur restent convaincus que les piliers sont suffisamment solides pour supporter une passerelle permettant la circulation sécuritaire des piétons, des cyclistes et de petits véhicules outils. Le maire souligne en outre que la démolition du barrage serait très coûteuse. Aussi bien investir les fonds dans sa réfection.

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Nicole
Nicole
5 années

Je suis tout à fait d’accord avec Mme Drouin (y) J’espère que ça se fera 🙂