Bandes laissées sans asphalte: des caniveaux pour drainer l’eau

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Par Gilles Berube
Bandes laissées sans asphalte: des caniveaux pour drainer l’eau
Sur les vieilles rues, le trottoir n’est plus qu’à une couple de pouces au-dessus de la chaussée. Sans le caniveau, l’eau de la rue se drainerait sur le trottoir. (Photo : Archives Le Canada Français)

Non, la Ville ne fait pas des économies de bouts de chandelle. Ce n’est pas non plus l’entrepreneur qui bâcle son travail. C’est voulu. La bande laissée sans asphalte le long des rues nouvellement refaites sert à drainer la rue.

Comme elle le fait depuis 2013, la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu procède à un programme de resurfaçage de la chaussée de plusieurs rues de son territoire. Tous les ans, des citoyens soulèvent la question. Plusieurs citoyens se demandent quelle est l’utilité de la bande sans asphalte laissée le long des trottoirs. Sur les réseaux sociaux, les sarcasmes abondent et les explications sont parfois un peu tendancieuses.

En fait, cette bande sans pavage forme un caniveau laissant l’eau s’écouler vers les puisards.

Habituellement, quand une rue est refaite en profondeur, l’asphalte (le béton dans certains cas) est arraché. Le sol est excavé et remplacé par de la pierre concassée pour refaire la fondation de la rue. Les têtes de puisards et de regard d’égout sont mises au niveau de la couche de finition. Le profil de la rue est corrigé pour permettre le drainage de la rue vers les côtés. Dans ces cas, les trottoirs et bordures sont refaits ou réparés.

Si la fondation de la rue est solide, seule la surface de la chaussée est refaite. L’équipement lourd permet maintenant de pulvériser le vieil asphalte pour corriger le profil de la chaussée. Le planage permet de lui donner une forme permettant à l’eau de s’écouler vers la bordure de rue. Ce genre de travaux sont plus coûteux. En conséquence, la longueur des rues réparées est moindre.

Égouttement

Tant qu’à refaire une rue, aussi bien la reconstruire de fond en comble. C’est le point de vue des ingénieurs, mais comme c’est plus coûteux on en fait moins. Ailleurs, on continue de rouler sur le gruyère. Les citoyens ne se gênent pas pour en parler aux politiciens.

En 2013, ces derniers ont décidé d’ajouter au budget le financement nécessaire à poser de minces couches d’asphalte en attendant la réfection de fond. On a donné à l’opération le surnom de «lichette».

En appliquant une couche d’asphalte en surface, la ville a pu réparer des kilomètres de chaussées. Pas de doute, le résultat est immédiat. La surface de roulement est confortable. Mais à ce budget, le profil de la chaussée n’est pas corrigé. Pour éviter que l’eau reste dans la rue, un caniveau a été laissé sur le côté. Si l’asphalte avait été posé sur la pleine largeur, les puisards auraient formé des trous. Un bon nombre d’entrées charretières auraient été plus basses que la rue. Dans ces cas, des flaques d’eau se seraient accumulées sur les trottoirs.

Longtemps, la réparation des rues s’est limitée à ajouter une couche d’asphalte. Sur les rues les plus vieilles, la hauteur du trottoir par rapport à l’asphalte ne fait qu’une couple de pouces. À ces endroits, le trottoir se serait retrouvé au même niveau que le pavage.

Avec cette formule, la ville croit que l’asphalte durera six à sept ans. Les années semblent nous dire que c’est le cas. Des rues comme la rue Saint-Jacques, qui a reçu sa lichette en 2013, est encore tout à fait carrossable malgré le nombre de véhicules qui y circulent quotidiennement.

 

Sur les vieilles rues, le trottoir n’est plus qu’à une couple de pouces au-dessus de la chaussée. Sans le caniveau, l’eau de la rue se drainerait sur le trottoir.

<@CP>(Photo Archives Le Canada Français)<@$p>

 

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Dinard
Dinard
4 années

C’est affreux! Et de ne pas le finir, l’eau va s’infiltrer sous l’asphalte.

Dinard
Dinard
4 années

C’est affreux et à la longue l eau va s’infiltrer sous l’asphalte et la soulevé

Rheault Gilles
Rheault Gilles
4 années

J’ai jamais vu des rues aussi entretenues que ça.On se croirait à Beyrouth après un bombardement.

Normand Arseneault
Normand Arseneault
4 années

J’ai noté une coquille dans la première phrase de votre article :  » (…) des économies DEBOUT de chandelles. »