La candidate à la mairie, Andrée Bouchard, aurait rallié 45% des votes et le maire sortant, Alain Laplante, 11,3% des appuis si un scrutin avait eu lieu au début du mois de juin. C’est ce qui ressort d’un sondage téléphonique mené par la firme Axiome marketing pour le compte du Canada Français. L’enquête démontre également que les deux candidats à la mairie de Saint-Jean-sur-Richelieu ont chacun des défis à surmonter d’ici le 7 novembre.
À lire en pages A-6 et A-7 de l’édition papier et numérique du journal Le Canada Français : d’autres résultats du sondage ainsi que sa méthodologie.
Les 412 Johannais qui ont accepté de répondre au sondage ont été joints par téléphone entre le 3 et le 13 juin dernier. Parmi les questions soumises, ils devaient notamment se prononcer sur leur intention de vote à la mairie si l’élection avait lieu au moment de l’appel.
Les répondants avaient le choix entre les deux candidats à la mairie connus, soit les leaders de l’Équipe Andrée Bouchard et de l’Équipe Alain Laplante. Parmi les choix de réponse, ils pouvaient aussi annuler leur vote, ne pas voter ou encore être indécis.
La nouvelle venue en politique municipale, Andrée Bouchard, a rallié 45% des intentions de vote. Le maire sortant, Alain Laplante, a obtenu l’appui de 11,3%. Soulignons que 40,3% des répondants ont affirmé ne pas savoir pour qui ils voteraient, tandis que 1,6% d’entre eux annuleraient leur vote et 1,8% n’iraient pas voter. La marge d’erreur du sondage est de 4,82%.
Pondération
À l’instar du sondage mené en novembre dernier, la méthodologie utilisée par la firme Axiome Marketing pour les intentions de vote vise à dresser le portrait des électeurs et non celui de la population. Les résultats de l’enquête ont donc été pondérés en fonction des données de la dernière élection municipale de Saint-Jean-sur-Richelieu, tenue en novembre 2017.
«On tente de faire le portrait des personnes qui ont voté dans le passé. On a demandé aux répondants pour qui ils avaient voté en 2017. S’ils ne s’en souvenaient pas ou n’avaient pas été voter, leur opinion n’était plus considérée. On ne considère que ceux qui se souviennent de leur vote parce qu’on présume que ce sont ces gens qui retourneront voter», expose Martin Dubé, le président d’Axiome Marketing, une firme de sondages située dans la région de Chaudière-Appalaches. Il explique qu’un échantillon identique aux résultats de 2017 est ainsi créé et qu’il donne un portrait «plus juste» des électeurs qui ont l’intention d’aller voter en novembre.
Photo
Martin Dubé fait toutefois une mise en garde. «Comme n’importe quel sondage, il faut garder à l’esprit que c’est une photo. Ce n’est pas un film et ça ne nous dit surtout pas comment il va se terminer. La situation est représentative de ceux qui auraient voté entre le 3 et le 13 juin», précise M. Dubé.
Le sondeur souligne que la pondération par l’âge et le sexe des répondants (plutôt que par le profil des électeurs) conférait à Andrée Bouchard une avance encore plus considérable.
Le 5 novembre 2017, le taux de participation à l’élection johannaise avait été de 41,87%. Parmi les 30 444 votes valides, 38,84% étaient dédiés à Alain Laplante. Michel Fecteau (35,98%), Claude Bachand (22,98%) et Martin Côté (2,20%) s’étaient partagé les autres voix.
Analyse
À la lumière des résultats, Martin Dubé analyse qu’Andrée Bouchard et Alain Laplante ont leur lot de défis à relever d’ici l’élection du mois de novembre.
Le maire Laplante doit reconquérir les électeurs qui avaient voté pour lui. Environ les deux tiers des personnes qui lui avaient donné leur appui en 2017 voteraient à nouveau pour lui, indique M. Dubé. «Le problème de M. Laplante est qu’il n’a fait que 38% en 2017 dans une course à trois. Au moment où l’on se parle, c’est une course à deux. Il doit aussi traîner le passé et le bilan de son administration. C’est ce qui rend sa tâche d’être réélu difficile. Ça ne dit pas qu’il va perdre, ça dit qu’il est en difficulté», ajoute Martin Dubé.
Quant à Mme Bouchard, le sondeur observe qu’elle a le défi de se faire connaître auprès de la population johannaise et d’établir sa notoriété.
Les indécis
De plus, l’importante part d’indécis (40,3%) doit être gardée en tête. «Ce sont des personnes qui ont voté à la dernière élection, mais elles ne savent pas pour qui elles voteraient aujourd’hui», souligne Martin Dubé. En partageant le nombre d’indécis dans les intentions de vote, M. Laplante rallierait entre 20 et 25% des voix totales, enchaîne-t-il.
Enfin, le sondeur mentionne que la venue d’un troisième candidat à la mairie pourrait changer la donne. «Dans une course à trois, si M. Laplante réussit à reconquérir les électeurs qui avaient voté pour lui dans le passé, tout est possible. Mais dans une course à deux, la barre est très haute», conclut M. Dubé.
