Un superbe luminaire des années 20

Par Mario Wilson
Un superbe luminaire des années 20
Ce luminaire d'une autre époque a une valeur d'environ 700$.

Les belles maisons construites entre 1920 et 1935 ne sont pas très courantes dans nos villes et villages du Québec. Il existe quelques raisons pour expliquer ce phénomène.

Bien sûr, cette période de l’entre-deux-guerres fut prolifique pour la construction d’habitations, mais la grande majorité de ces maisons furent érigées pour les ouvriers qui remplissaient nos usines durant le boum de l’après (grande) guerre.

Ces constructions faites à la va-vite sont rapidement disparues de notre patrimoine bâti, étant donné leurs vices majeurs de fabrication. Il ne nous reste donc à peu près que celles construites pour les dirigeants de ces usines, ceux à qui le boum a véritablement profité.

Détails

On ne se gênait pas pour y inclure dans toutes les pièces, des cheminées, des moulures de contour de portes et fenêtres dans cette gamme luxueuse qui plaisait à l’époque.

Vous aurez compris qu’on n’hésitait pas non plus à incorporer dans les plans et devis des détails qui complétaient la décoration de bon goût de tous ces nouveaux bourgeois de la révolution industrielle. Voilà la raison de cette chronique et surtout de cette photographie l’accompagnant.

Ce merveilleux luminaire datant du début des années 1920 comprend trois branches et un globe renversé en son centre. Les parois de verre multicolore, tout comme le globe central, permettent un éclairage qui convient très bien à la salle à manger.

Sa fabrication de régule rappelle sans contredit cette période prospère de ces importantes figurines du même métal que la France nous exportait sans ménagement.

Bronze des pauvres

Ce matériau, nommé le bronze des pauvres, remplaça les objets décoratifs de bronze, principalement à cause du moindre coût et aussi parce que pendant la Première Guerre mondiale, les métaux utiles pour la victoire ne pouvaient être destinés à servir l’art. Toutefois, une judicieuse couche de peinture de couleur bronze contribuait à obtenir un effet, ma foi, tout à fait élégant.

Tout comme les appliques électriques, vendues en paire pour décorer les deux côtés de la cheminée, ces articles demeurent très recherchés aujourd’hui. Un antiquaire qui offrirait ce type de luminaire à un prix tournant autour des 700$  trouverait certainement un client, heureux d’enfin éclairer les soupers d’hiver avec un élément datant de l’époque de la construction de sa maison presque centenaire.

Appréciation

La dame qui m’a présenté cet objet particulier l’a côtoyé toute sa vie. Voilà une très bonne raison pour conserver ce luminaire et ainsi le sauvegarder pour sa maison beaucoup plus moderne.

Puisque la démolition menace à moyen terme la maison de ses parents défunts, la sympathique propriétaire prend ainsi le risque qu’un de ses enfants se retrouve un jour avec une superbe maison des années 1920 et puisse, enfin, faire revivre ce luminaire dans un environnement plus adéquat.

Les amateurs d’antiquités québécoises apprécient toujours que les éléments décoratifs d’une maison s’harmonisent avec le décor, mais surtout avec la maison qui les abrite.

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