Lewis Hamilton dénonce les «vieux discours» en F1, ceux qui attisent le racisme

The Associated Press
Lewis Hamilton dénonce les «vieux discours» en F1, ceux qui attisent le racisme

SILVERSTONE, Royaume-Uni — Lewis Hamilton a déclaré jeudi que la Formule 1 devrait ignorer les «vieux discours» et rejeter le racisme, alors que la série reine du sport automobile tente de devenir plus inclusive. 

Hamilton, un septuple champion du monde de F1 qui est également le seul pilote noir de la série, a réagi aux commentaires formulés l’an dernier par le triple champion du monde Nelson Piquet, qui a utilisé un terme raciste pour décrire le pilote Mercedes. Ce terme a fait couler beaucoup d’encre cette semaine. 

L’ex-patron de la F1, Bernie Ecclestone, a défendu Piquet jeudi, en déclarant qu’il avait été surpris d’apprendre que Hamilton n’avait pas fait fi de cette remarque. De plus, Ecclestone a exprimé son soutien au président russe Vladimir Poutine ainsi qu’à l’invasion de l’Ukraine. 

«J’ignore pourquoi on continue d’offrir une tribune à ces vieux discours, parce qu’ils continuent d’entacher notre sport alors que nous tentons de prendre une direction complètement différente. Et ça n’est pas représentatif, je crois, de notre sport, aujourd’hui, et de ce que nous tentons d’accomplir», a évoqué Hamilton, sans mentionner les noms de Piquet ou Ecclestone. 

«Ces vieux discours sont, vous savez, qu’ils soient volontaires ou involontaires, opposés à ce que des personnes comme moi, par exemple, puissent pratiquer un sport comme celui-ci, et estiment que les femmes n’y ont pas leur place», a renchéri Hamilton. 

Et en se référant visiblement aux commentaires d’Ecclestone, Hamilton a ajouté: «Personne ne devrait faire fi de remarques racistes, et je ne devrais jamais me défiler».

De son côté, Max Verstappen, qui est le copain de Kelly Piquet, la fille de Nelson Piquet, a déclaré que son beau-père avait fait un mauvais choix de mot — un mot très, très vulgaire, a-t-il admis —, mais ajouté qu’il ne le considérait pas comme étant une personne raciste. Il a aussi mentionné que Piquet n’aurait jamais dû être banni des paddocks de la F1.

«Il faut qu’on tire des leçons de cet incident, car ce mot est très, très vulgaire, et surtout de nos jours, vous savez, tout fait boule de neige, a-t-il mentionné. Mais j’ai passé beaucoup de temps avec Nelson, du moins plus que la plupart des gens. Et il n’est de toute évidence pas raciste; c’est même un gars très calme, et très agréable. 

«Je suis certain que, comme il l’a indiqué dans son communiqué, ce mot a deux significations, mais je crois qu’il est préférable de tout simplement ne pas l’utiliser», a poursuivi le meneur au championnat des pilotes. 

Verstappen a précisé qu’il n’avait pas discuté de l’incident avec Piquet. 

«Ce n’est pas à moi de discuter avec mon beau-père comme vous le faites. Nous ne nous appellerons pas pour nous dire: ‘Hey, mon gars, ce n’est pas correct’. Je crois qu’il en est conscient», a dit le pilote Red Bull. 

Hamilton n’a pas commenté les propos de Verstappen. 

Piquet a cependant été banni jeudi du ‘British Racing Drivers’ Club, auquel appartient le circuit Silverstone où sera disputé le Grand Prix de Grande-Bretagne ce week-end. 

Par ailleurs, Ecclestone, qui a dirigé la F1 pendant des décennies avant de céder sa place en 2017, a aussi défendu l’invasion russe de l’Ukraine. L’homme âgé de 91 ans a notamment déclaré qu’il serait prêt «à prendre une balle» pour le président Poutine. 

«Les commentaires formulés par Bernie Ecclestone reflètent ses opinions et contrastent énormément avec (la) position et les valeurs modernes de notre sport», pouvait-on lire dans un communiqué de la F1. 

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