Les Alouettes ont offert une prestation inquiétante face au Rouge et Noir

Frédéric Daigle, La Presse Canadienne
Les Alouettes ont offert une prestation inquiétante face au Rouge et Noir

MONTRÉAL — En pleine course aux éliminatoires dans la section Est de la Ligue canadienne de football, les Alouettes de Montréal ont offert une performance, vendredi soir face au Rouge et Noir d’Ottawa, qui a lieu d’inquiéter.

Toute la semaine, joueurs et entraîneurs des Alouettes (4-7) ont répété à quel point ce match était important afin de se détacher du Rouge et Noir (3-8), d’éviter de faire entrer une équipe de plus dans cette course.

Au lieu de sortir en force et d’écarter ce potentiel rival, la troupe de Danny Maciocia est sortie à plat et a été déclassée 38-24 à domicile. Une performance qui ne risque pas d’attirer plus de spectateurs au stade Percival-Molson la semaine prochaine, eux qui n’étaient que 15 303 vendredi soir.

«Physiquement et mentalement, nous n’étions pas prêts, pour une raison que j’ignore, a laissé tomber l’entraîneur-chef Maciocia après la rencontre. Ce n’est pas par manque d’entraînement; nous avons même ajouté une journée d’entraînement au retour de la pause, afin de chasser la rouille du congé avant d’affronter un adversaire au sein de notre section. C’était un match important à ce point, à nos yeux.»

À qui revient le blâme pour cette sortie complètement amorphe des locaux?

«Nous sommes tous responsables de cela. Tout le monde a un rôle dans cette contre-performance», a dit Maciocia.

Les Alouettes avaient prisles devants 10-3 au deuxième quart, mais une série de revirements a complètement fait tourner le vent. Le quart Trevor Harris, à lui seul, a été responsable de trois des quatre revirements des siens, avec un échappé — recouvré pour un touché — et deux interceptions.

«Il y a un touché que l’attaque a concédé et on a eu une interception avec un terrain court qui a mené à un placement. Ce sont 10 points juste là», a noté Maciocia, qui a toutefois jeté le blâme sur l’ensemble de sa formation.

«On a un jeu où on avait l’occasion d’aller chercher une interception que nous avons raté. Défensivement, en général, on joue bien. Est-ce qu’on a bien joué aujourd’hui (vendredi)? Non. Mais il y a 10 des 38 points accordés qui reviennent à l’attaque. Il faut mieux plaquer, par contre, et se rendre au quart-arrière. (…) On a le personnel, mais on a du travail à faire.»

C’est un refrain qu’on entend depuis le début de la saison: que tous les éléments sont en place, mais qu’il suffit d’exécuter les jeux. Les Alouettes ont-ils vraiment tout ce qu’il faut?

«J’aimerais penser qu’on est bien meilleurs que ce qu’on a démontré (vendredi) soir. Mais la seule façon de faire ça, c’est de jouer à ton niveau, a indiqué l’entraîneur-chef, qui avait la mine sombre. (Vendredi), on n’a pas joué à notre niveau.»

«C’est un processus qui est en évolution, a pour sa part tenté d’expliquer Harris. Dans les équipes gagnantes de la coupe Grey pour lesquelles j’ai joué, nous avons toujours connu des ennuis de mi-saison, autour de la fête du Travail, et avons commencé à être au sommet vers la fin de la saison. Ça ressemble à des excuses et que je dis que tout va bien aller. Ce n’est pas du tout ce que je veux dire. On doit être meilleurs et ça commence par moi. Je dois mieux prendre soin du ballon. Les revirements font la différence au football: nous en avons commis quatre contre aucun. Nous sommes chanceux de n’avoir été qu’à un touché de retard jusque tard en deuxième moitié considérant le nombre de fois où nous avons donné le ballon.»

Mais le quart demeure convaincu que cette attaque peut produire à un niveau supérieur, ce qui reste à être démontré de façon constante.

Trop de distractions?

Si les Alouettes n’ont pas tenu pour acquis ce match contre le Rouge et Noir, une des pistes à explorer est de savoir si la semaine mouvementée qu’a connue le club à l’extérieur du terrain a dérangé sa préparation.

L’équipe a dû négocier avec l’arrestation de son centre-arrière Christophe Normand au retour de la pause pour leurre d’une personne de moins de 16 ans; le départ de l’actionnaire minoritaire Gary Stern de l’entourage de l’équipe, ce qui a eu pour effet de ramener des questions sur une nouvelle mise en vente de l’équipe; puis les Alouettes ont échangé le quart Vernon Adams fils aux Lions et le joueur de ligne défensive Avery Ellis aux Elks.

«Si c’est ça, ça me déçoit énormément aussi, a répondu Maciocia. Il faut jouer avec toute cette adversité. On le savait qu’il y avait beaucoup de choses qui se passaient autour de l’équipe cette semaine. On s’est préparé en se disant qu’on allait se concentrer sur les choses qu’on peut contrôler, que ça ne donnait rien de continuer d’en parler. La réalité, c’est qu’on n’a pas fait ça. On n’a pas géré ça comme une équipe capable de gérer ce qu’on peut contrôler. Et on a payé pour (vendredi) soir. J’espère que c’est une leçon que tout le monde a apprise. On va voir quel genre d’équipe va se présenter à l’entraînement mardi.»

Des propos qui ont trouvé échos chez les joueurs interrogés après la rencontre. Mais à micro fermé, certains ont laissé entendre que ça a pu secouer une partie des effectifs, ne serait-ce parce que Normand, Adams et Ellis avaient tous des amis dans ce vestiaire.

La tempête parfaite pour expliquer ce revers? Au final, le résultat est que les Alouettes ont effacé la très mince marge de manoeuvre que l’équipe s’était construite dans la faible section Est avec ses victoires à Winnipeg et contre Edmonton.

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