Vague de chaleur: la Direction de santé publique de Montréal se met au niveau alerte

Katrine Desautels, La Presse Canadienne
Vague de chaleur: la Direction de santé publique de Montréal se met au niveau alerte

MONTRÉAL — La Direction régionale de santé publique (DRSP) de Montréal se met au niveau d’alerte pour répondre à la vague de chaleur qui s’abat sur le Québec.

Elle n’est pas encore au niveau d’intervention, mais la DRSP est déjà en mode préparation si elle devait mettre en œuvre des opérations d’urgence.

Il s’agit de la première canicule de l’année. Jusqu’à jeudi, l’indice humidex dépassera 40 par moment et les températures maximales oscilleront entre 30 et 35 degrés Celsius. Les nuits demeureront chaudes, puisque les minimums se situeront autour de 20 degrés et le retour au temps plus frais n’est attendu que vendredi.

«On voit dans les prévisions météo trois jours qui dépassent nos critères — trois jours où la moyenne est au-dessus de 33 degrés — on le voit aujourd’hui demain et jeudi, ça nous amène dans nos critères (de) canicule. Ceci dit, on n’a pas passé ces trois jours, ça explique pourquoi on est en alerte et pas en intervention», a expliqué mardi en point de presse Dr David Kaiser, directeur médical adjoint de la DRSP de Montréal.

Il a expliqué que la DRSP est dans «un mode actif» auprès des professionnels de la santé et des hôpitaux. Si ces derniers repèrent des gens dont la chaleur a mené à l’hospitalisation ou des décès, ils doivent aviser rapidement la DRSP pour qu’elle puisse réagir.

Chez Environnement Canada, on souligne que la particularité de la canicule qui sévit présentement est le haut taux d’humidité. L’indice humidex élevé fait en sorte que la température ne descend pas beaucoup la nuit, ce qui a des impacts sur la santé.

«Avec une période de trois jours comme cela, il peut y avoir des impacts sévères. (…) On est dans une surveillance très active pour que du moment qu’on a un signal, on puisse intervenir. En ce moment, on n’a rien qui nous dit qu’il y a une augmentation des décès ni des transports ambulanciers ni des hospitalisations en lien avec la situation actuelle», a fait savoir Dr Kaiser.

Il est possible de prévenir les décès qui sont dus aux épisodes de chaleur accablante. Dr Kaiser a voulu mettre l’accent sur l’entraide pour y parvenir.

Il demande aux Montréalais de prendre des nouvelles de leurs proches, particulièrement ceux qui habitent seuls. Il espère que les citoyens s’aideront entre eux en offrant un endroit frais pendant quelques heures pour ceux qui n’y ont pas accès facilement.

Par ailleurs, la Ville de Montréal a déployé son Plan particulier d’intervention en cas de chaleurs extrêmes. Cela prévoit entre autres que tous les jeux d’eau sont ouverts et leurs heures d’ouverture sont prolongées. La Ville invite également la population à profiter des établissements municipaux dotés d’un climatiseur, tels que les Maisons de la culture et les centres récréatifs.

Tolérance envers l’itinérance

Les personnes les plus vulnérables à la chaleur sont les aînés, les personnes avec des maladies chroniques, le diabète, l’hypertension, les maladies du cœur ainsi que les personnes en situation d’itinérance. Les personnes qui vivent seules sont aussi vulnérables puisqu’elles sont souvent coupées d’un soutien social.

La dernière canicule importante au Québec remonte à 2018 et 210 personnes avaient perdu la vie sur le territoire québécois en lien avec les vagues de chaleur survenues durant cet été. «Ce qu’on a vu avec les personnes décédées pendant cette canicule, c’est qu’elles vivaient toutes seules. Pour moi, c’est un signal très important. On peut avec pas mal de confiance dire l’inverse: si on n’est pas seul, on ne meurt pas», a souligné Dr Kaiser.

Il a indiqué que pour les personnes plus vulnérables à la chaleur, il est important de passer du temps au frais, de boire de l’eau sans attendre d’avoir soif et d’éviter de sortir très longtemps durant les heures les plus chaudes.

Dr Kaiser a appelé la population à faire preuve de tolérance envers les personnes en situation d’itinérance. «Il faut soutenir ces gens dans une période de canicule. La tolérance est le principal mot. Et ça s’adresse à tout le monde. Ça inclut les commerçants, les gestionnaires de lieux publics privés, les gens dans les parcs. Si on veut que ces personnes passent à travers une canicule, il faut accepter que parfois, ça veuille dire avoir accès à des lieux où ils peuvent avoir un répit de la chaleur», a fait valoir Dr Kaiser.

Il encourage par ailleurs les employeurs qui ont des travailleurs qui passent leur quart de travail à l’extérieur à prolonger les temps de pause, à s’assurer qu’il y a un accès facile à l’eau et d’éviter le travail plus exigeant durant les temps plus chauds de la journée.

– Avec des informations de Mathieu Paquette

Le contenu en santé de La Presse Canadienne obtient du financement grâce à un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est l’unique responsable des choix éditoriaux.

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