QUÉBEC — Le Parti québécois (PQ) accuse le gouvernement caquiste d’avoir déclenché la partielle dans Terrebonne – visant à remplacer l’ex-superministre Pierre Fitzgibbon – en «catimini» alors que le premier ministre François Legault est à Washington.
«On aura pris plus de cinq mois pour déclencher la partielle, cinq mois durant lesquels les gens de Terrebonne n’avaient pas de député, et finalement, on choisit un moment où François Legault n’est pas là pour la déclencher», a dit le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, en point de presse mardi à l’Assemblée nationale.
Même si les travaux parlementaires ont cours, le chef du PQ se rendra mercredi dans la circonscription pour faire campagne avec sa candidate, Catherine Gentilcore.
«Terrebonne a perdu un député parce qu’il n’est pas motivé. Nous, on a une candidate très motivée et moi, je suis un chef très motivé pour Terrebonne. Je veux que ça se voie», a-t-il ajouté.
De Washington, où il prend part à une mission du Conseil de la fédération pour contrer la menace tarifaire de Donald Trump, M. Legault a concédé que la lutte dans Terrebonne sera difficile pour son parti.
«C’est toujours difficile pour un gouvernement de gagner une élection partielle, mais j’ai très bon espoir de gagner la générale l’année prochaine», a-t-il déclaré en mêlée de presse.
Vers une lutte à deux?
Selon l’agrégateur de sondages Qc125, le PQ jouit d’une avance confortable dans Terrebonne. La Coalition avenir Québec (CAQ), qui détient cette circonscription depuis 2018, est loin en deuxième place avec plus de dix points de pourcentage de retard.
Le Parti libéral du Québec (PLQ) se retrouve en troisième place. Malgré tout, les libéraux croient que la partielle sera une course à deux entre eux et le PQ.
«Nous considérons que François Legault et la CAQ dans Terrebonne sont discrédités avec Pierre Fitzgibbon, qui a abandonné la population. (…) Je pense que, dans Terrebonne, les gens vont dire: « on veut-tu une députée libérale ou une députée du Parti québécois? »» a expliqué le chef libéral intérimaire Marc Tanguay.
Québec solidaire (QS), qui est à égalité statistique avec les conservateurs d’Éric Duhaime, dit ne pas redouter cette élection partielle.
«On va être présent, on va travailler fort. (…) On est très fort sur des enjeux qui préoccupent les gens de Terrebonne, la crise du logement, le transport», a assuré la porte-parole solidaire Ruba Ghazal.
Un choix le 17 mars
Le candidat de la CAQ est Alex Gagné, président et fondateur d’À deux pas de la réussite, un organisme qui lutte contre le décrochage scolaire.
Les autres candidats sont: Virginie Bouchard pour le PLQ, Nadia Poirier pour QS et Ange Claude Bigilimana pour le Parti conservateur.
Les électeurs de Terrebonne sont conviés aux urnes le 17 mars pour élire le remplaçant de Pierre Fitzgibbon.
Il restait peu de temps au gouvernement pour convoquer une élection complémentaire, puisque la démission de M. Fitzgibbon remonte au mois de septembre dernier. Le gouvernement dispose de six mois pour déclencher des élections partielles après le départ d’un député.
Entre 1976 et 2018, Terrebonne a toujours été péquiste, sauf pendant un bref intermède de 2007 à 2008, lorsque la circonscription a été représentée par l’Action démocratique du Québec de Mario Dumont.
En 2018, le caquiste Pierre Fitzgibbon avait remporté le comté face au député péquiste sortant Mathieu Traversy. Il avait été réélu en 2022.
Le gouvernement avait jusqu’au 5 mars pour déclencher l’élection partielle. Le coût estimé d’une telle élection est de 725 000 $.
– Avec la collaboration de Caroline Plante, à Washington.