Services de garde aux horaires atypiques: Québec crée deux projets pilotes

Jocelyne Richer, La Presse Canadienne
Services de garde aux horaires atypiques: Québec crée deux projets pilotes

QUÉBEC — Un mandat de quatre ans n’aura pas suffi à la Coalition avenir Québec (CAQ) pour respecter son engagement d’offrir aux parents les places en garderie dont ils ont besoin. Quelques années de plus et un second mandat seront nécessaires, a convenu lundi le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, en conférence de presse.

La crise des services de garde n’a cessé de s’amplifier depuis 2018, avec la liste d’attente qui a explosé, cumulant désormais plus de 51 000 noms, sans compter un exode massif des éducatrices et la fermeture de milliers de garderies en milieu familial.

Pour les parents qui travaillent le soir, la nuit ou le week-end, la situation est encore pire, et dénicher une place en garderie relève de la mission impossible.

Pour quelques-uns d’entre eux, le ministre Lacombe a annoncé lundi la création de deux projets pilotes visant à offrir des horaires de garde atypiques, le soir, la nuit et le week-end. Ils dureront deux ans.

L’annonce survient en pleine pénurie de main-d’oeuvre, au moment où les garderies à horaires réguliers peinent déjà à trouver et retenir les ressources nécessaires.

Les projets pilotes font suite à un sondage mené par le gouvernement auprès de secteurs d’activité touchés directement par cette réalité des horaires atypiques, nommément la santé.

Les éducatrices qui accepteront ces horaires particuliers recevront une prime de 4 % sur leur salaire.

Le plan annoncé inclut des sommes pour les haltes-garderies communautaires et les haltes-garderies en milieux d’enseignement. Au total, 45 millions $ seront consacrés à ce projet, répartis sur trois ans.

Au lendemain d’une manifestation dans les rues de Québec de milliers de parents réclamant une place pour leur enfant maintenant, le ministre Lacombe s’est défendu d’avoir attendu la toute fin du mandat pour s’intéresser aux besoins des parents ayant des horaires de travail atypiques, et aux autres en annonçant il y a quelques mois son plan de création de 37 000 places d’ici 2025.

«C’est vrai que le problème il est pas réglé ce matin. C’est vrai que ça va prendre quelques années avant que tout ça arrive», a-t-il convenu, mais «les parents comprennent ça», selon lui.

Car «une réforme comme celle qu’on mène, un engagement comme celui qu’on prend, ça prend plusieurs années à se concrétiser», a ajouté le ministre, qui refuse d’entendre qu’il s’y est «pris trop tard» pour apporter des solutions à la crise.

Dans les milieux syndicaux, on affiche un certain scepticisme. «Où le ministre trouvera le personnel pour opérer ce projet?», s’est questionnée la vice-présidente de la CSQ, Line Camerlain.

La Fédération des intervenantes en petite enfance (FIPEQ-CSQ) a réclamé que les horaires flexibles et les primes accordées fassent l’objet d’une négociation. 

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires