Racisme allégué: Haroun Bouazzi juge que ce qu’il a subi était «très violent»

Thomas Laberge, La Presse Canadienne
Racisme allégué: Haroun Bouazzi juge que ce qu’il a subi était «très violent»

QUÉBEC — Le député solidaire Haroun Bouazzi considère que ce qu’il a subi à la fin de l’année dernière en lien avec ses allégations de racisme à l’Assemblée nationale était «très violent». Le principal intéressé martèle qu’il veut maintenant passer à autre chose.

Rappelons que Haroun Bouazzi a mis le feu aux poudres en novembre dernier en affirmant qu’il voyait «tous les jours» à l’Assemblée nationale «la construction de cet Autre» dont la culture «serait dangereuse ou inférieure».

Le député de Maurice-Richard a ensuite refusé de s’excuser, et a jeté de l’huile sur le feu lors d’une entrevue à la radio de Radio-Canada.

En réponse, les autres partis politiques à l’Assemblée nationale ont déposé des motions pour dénoncer les propos de l’élu solidaire. Haroun Bouazzi s’est ensuite absenté lors de la fin de la dernière session parlementaire.

«Ç’a été très violent. Ç’a été effectivement difficile. Ç’a été difficile aussi pour mes proches. Ç’a été difficile pour ma santé mentale. Ç’a été assez impressionnant, effectivement. Je n’ai pas de souvenir d’avoir vu quelque chose comme ça», a-t-il déclaré en mêlée de presse à l’Assemblée nationale jeudi matin en marge du caucus présessionnel de son parti.

La controverse a provoqué des divisions entre les militants du parti et un important malaise au sein des députés solidaires. Haroun Bouazzi a finalement fait acte de contrition sur le réseau social X le 19 novembre dernier.

«On travaille ensemble pour être fort face à la suite», a affirmé le député solidaire jeudi.

La nouvelle porte-parole solidaire Ruba Ghazal a décidé de redistribuer les différents dossiers des députés du caucus pour la rentrée parlementaire.

Haroun Bouazzi perd ainsi les dossiers de l’économie, de l’innovation et des finances, mais obtient celui des ressources naturelles.

«C’est sûr qu’on a un pincement au cœur. Évidemment, c’est des dossiers que j’aime beaucoup», a-t-il dit. Il assure du même souffle que la perte de ces responsabilités n’a pas de lien avec la controverse.

«Il n’est pas du tout question pour moi de quitter la scène politique actuellement», a-t-il ajouté. Le député n’a toutefois pas voulu dire s’il allait se représenter en 2026.

Musk, un «multimilliardaire psychopathe»

Ruba Ghazal dit avoir un «malaise» d’être encore sur le réseau social X en raison de son controversé propriétaire, Elon Musk, mais demande aux médias de faire le premier pas avant de quitter.

«Mon plus grand souhait, c’est qu’on arrête d’être là-dessus, à cause de ce Elon Musk, ce multimilliardaire psychopathe», a lancé Ruba Ghazal.

Québec solidaire (QS) compte toutefois rester pour l’instant sur le réseau social pour des raisons «pratico-pratiques».

«Quand on veut réagir, au lieu de chercher le journaliste qui travaille, ce qu’on fait, on publie sur le réseau X et après ça, les médias reprennent ça dans les journaux dans les heures qui suivent», a expliqué Ruba Ghazal.

«C’est sûr que si les médias ferment leur compte, QS on va fermer notre compte», a-t-elle ajouté.

Les autres partis politiques québécois sont encore présents sur X. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, compte éventuellement quitter le réseau social.

Elon Musk est de plus en plus controversé. Le fantasque homme d’affaires a fait campagne au côté du nouveau président Donald Trump.

Dans un discours à Washington lundi soir, le propriétaire de SpaceX a fait ce qui s’apparente à un salut nazi devant une foule de partisans de Donald Trump.

Elon Musk a aussi récemment donné son soutien à l’Alternative pour l’Allemagne, un parti d’extrême droite.

«Wokes antidémocratiques»

Ruba Ghazal a profité du caucus solidaire pour décocher quelques flèches à l’endroit du chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, qu’elle accuse d’avoir entraîné son parti vers la droite.

«Dans l’histoire (du Parti québécois), il y a eu une tendance plus sociale-démocrate et aujourd’hui, on voit un retour plus conservateur avec l’arrivée de Paul St-Pierre Plamondon», a-t-elle expliqué.

Selon elle, cela se voit sur les «questions identitaires» et sur le fait que le chef péquiste traite les solidaires de «wokes antidémocratiques».

«C’est un peu comme toutes ces guerres culturelles qu’on voit au sud des États-Unis et qu’on va avoir si Pierre Poilievre prend le pouvoir. Il y a des gens au PQ qui me disent qu’ils ne reconnaissent plus leur parti», a ajouté Ruba Ghazal.

Marissal encore en réflexion

Le député de Rosemont, Vincent Marissal, est encore en réflexion quant à l’idée de se lancer à la mairie de Montréal.

Bien que sa décision ne soit pas encore arrêtée, il a indiqué que s’il faisait le saut ce serait avec un nouveau parti. Il n’a donc pas l’intention de prendre la tête de Projet Montréal.

«Montréal ne va pas super bien. (…) Est-ce que je pense que Montréal a besoin d’un nouveau leadership? La réponse est oui. Est-ce que c’est moi? Je ne sais pas», a-t-il dit en mêlée de presse à l’Assemblée nationale jeudi.

M. Marissal a toutefois laissé entendre que sa décision devrait être prise bientôt.

«Il y a beaucoup de déchirements dans ma tête en ce moment sur mon avenir», a-t-il affirmé.

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