Quelque 450 enseignants amorcent une grève à la Commission scolaire Kativik

Lia Lévesque, La Presse Canadienne
Quelque 450 enseignants amorcent une grève à la Commission scolaire Kativik

MONTRÉAL — Quelque 450 enseignants de la Commission scolaire Kativik ont amorcé, jeudi à 11h, une grève jusqu’à mardi prochain à 11 h.

Ces enseignants du Nunavik, représentés par un syndicat de la CSQ, s’étaient prononcés à 88 % en faveur d’un mandat de grève.

Ils sont toujours en négociation pour le renouvellement de leur convention collective, un an après que celles du secteur public, au Sud, ont fait l’objet d’ententes entre le gouvernement du Québec et le front commun intersyndical.

Et ces enseignants ne sont pas les seuls à attendre un règlement, puisque leurs collègues employés de soutien et professionnels de l’éducation, aussi représentés par la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), n’ont toujours pas conclu d’entente de principe non plus.

Le président de la CSQ, Éric Gingras, arrive mal à s’expliquer un délai aussi long pour conclure des ententes.

«Que la négociation se termine après le secteur public, dans le Sud, c’est quand même normal que ça se produise ainsi. Par contre, là, on est à un an après le secteur public du Sud. Bien là, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, parce qu’on sait qu’il y a des réalités qui sont particulières, mais, de là à prendre autant de temps… Un moment donné, c’est un manque de volonté politique, notamment, de la commission scolaire», a-t-il lancé, en entrevue.

Parmi les points en litige, on trouve les primes d’attraction et de rétention, puisque les difficultés de recrutement pour les communautés nordiques sont encore plus aiguës que dans le Sud, souligne M. Gingras.

Le syndicat demande également de mieux encadrer les incidents violents en classe.

«Bien souvent, c’est plus difficile, les interventions. Ça, ça veut dire que tu as besoin d’encadrement. Et si tu veux faire une bonne intervention, lorsqu’il y a des cas de violence, il faut être en mesure d’avoir des profs, d’avoir du personnel de soutien, d’avoir des professionnels. Regardez comment c’est difficile d’avoir un psychologue, un psychoéducateur au Sud. Imaginez de les avoir au Nord, pour intervenir dans des situations de violence comme ça», résume M. Gingras.

Invitée à répliquer, la direction de la Commission scolaire Kativik — l’employeur qui négocie face au syndicat — n’a pas voulu commenter. Elle a simplement confirmé que les enseignants étaient en grève «dans toutes nos écoles et nos centres d’éducation des adultes» et qu’il n’y avait pas de cours durant cette période.

«Tous les membres du personnel ne faisant pas partie de la catégorie de personnel qui est en grève légale sont requis au travail», a-t-elle ajouté.

Des membres de la CSQ ont d’ailleurs manifesté devant le siège social de la Commission scolaire Kativik, à Montréal, à l’heure du déclenchement de la grève.

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