Quatre universités réclament des mesures pour attirer les chercheurs étrangers

Quentin Dufranne et Coralie Laplante, La Presse Canadienne
Quatre universités réclament des mesures pour attirer les chercheurs étrangers

MONTRÉAL — L’Université Laval, l’Université McGill, l’Université de Montréal et l’Université de Sherbrooke ont affirmé dans un communiqué diffusé samedi matin qu’au moment où «les tensions politiques et sociales fragilisent l’écosystème mondial de la recherche», le Québec et le Canada ont l’occasion de se positionner comme une terre d’accueil pour la recherche.

«Nous lançons cet appel à une action rapide de la part des gouvernements, pour saisir les occasions que peut engendrer ce contexte d’instabilité, au bénéfice du Québec et du Canada. D’autres pays, notamment en Europe, ont déjà investi des ressources importantes dans leurs universités pour favoriser l’accueil de talents de partout dans le monde», a soutenu Eugénie Brouillet, vice-rectrice à la recherche, à la création et à l’innovation à l’Université Laval, dans le même document.

Les quatre universités ont diffusé des propositions qui comprennent un volet québécois et un volet fédéral.

Une concurrence mondiale

Selon le vice-recteur à la recherche et à l’innovation de l’Université de Montréal, Vincent Poitout, il y a une fenêtre d’opportunité pour transformer une situation très regrettable de la science, en particulier aux États-Unis, en une opportunité pour le Canada.

«Le but est de repositionner le Canada comme une super puissance en recherche et en innovation et de lui redonner sa place parmi les leaders mondiaux, a expliqué M. Poitout à La Presse Canadienne. Il faut que le Canada profite du moment et le moment ne va pas forcément durer très longtemps (…) C’est une compétition mondiale, donc c’est le moment de le faire maintenant.»

Les établissements d’enseignement suggèrent d’abord de créer de nouvelles chaires de recherche dans des secteurs stratégiques, comme l’intelligence artificielle, la santé et la biodiversité, ainsi que d’offrir des bourses ciblées pour recruter des doctorants et postdoctorants de talent.

Les universités proposent aussi de soutenir les chercheurs en début de carrière et d’investir dans des infrastructures de recherche modernes.

«(C’est pour) dire aux gouvernements: ‘bien, écoutez, si vous voulez vraiment profiter de l’opportunité et puis faire quelque chose, nous, c’est ces volets-là qu’on pense qui sont les plus importants’», a ajouté Vincent Poitout.

Il souligne que la démarche des quatre universités québécoises ne vise pas uniquement les universités de la province, mais bien l’ensemble des universités canadiennes.

Pour M. Poitout, une condition sine qua non à la réussite de Polaris est le traitement rapide des demandes d’immigration pour les chercheurs qui voudront venir au Canada.

«Les moyens qu’on va investir dans cette initiative doivent s’accompagner d’éléments facilitateurs pour que ça se réalise», a ajouté Vincent Poitout.

Le communiqué indique que, bien que certaines propositions ciblent des chercheuses et chercheurs établis aux États-Unis, et notamment les Québécois et Canadiens qui y font carrière, les initiatives visent à attirer des talents de partout dans le monde en «leur offrant un espace de liberté de pensée, de rigueur scientifique, d’innovation et de créativité incomparable pour faire progresser leurs recherches.»

Depuis son entrée en fonction, le président américain Donald Trump a annoncé des coupes importantes dans divers champs de recherche, dont la santé.Quatre universités québécoises demandent aux gouvernements du Québec et du Canada de mettre en place des mesures pour attirer les chercheurs étrangers, dans un «contexte mondial marqué par l’instabilité géopolitique».

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