PSPP évoque des caquistes «dont on connaît à peine le nom»

Patrice Bergeron, La Presse Canadienne
PSPP évoque des caquistes «dont on connaît à peine le nom»

TERREBONNE — Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a évoqué, mercredi soir, des députés caquistes «dont on connaît à peine le nom».

Il incitait alors ses militants à faire élire sa candidate lors de l’élection complémentaire à venir dans Terrebonne, Catherine Gentilcore, qui pourrait ainsi être une cinquième députée péquiste pour faire contrepoids aux 86 élus de la Coalition avenir Québec (CAQ).

Le siège de cette circonscription de la couronne nord de la métropole est vacant depuis la démission du ministre caquiste Pierre Fitzgibbon, en août dernier, et la complémentaire devrait être déclenchée dans les prochaines semaines.

Afin de marquer le coup et faire campagne, le PQ a donc décidé de tenir mercredi et jeudi à Terrebonne sa réunion préparatoire en vue de la rentrée parlementaire de la semaine prochaine.

Dans un discours en soirée devant un peu moins d’une centaine de partisans réunis dans un restaurant, M. St-Pierre Plamondon a déploré que le ministre a démissionné avant la fin de son mandat en prétextant qu’il manquait de motivation.

Mais il s’en est aussi pris à la vaste députation caquiste pour faire un «contraste», selon lui, avec sa candidate Mme Gentilcore.

Il a fait allusion à «plusieurs députés de la CAQ dont on connaît à peine le nom, dont la liberté d’expression pour se porter à la défense de leur circonscription n’est pas tout à fait là».

Dans un message texte en soirée, un porte-parole du PQ a par la suite assuré que son chef voulait ainsi souligner le fait qu’ils sont «effacés» et qu’«ils n’avaient pas le droit de parole».

Plutôt que d’ajouter un 87e député au caucus de la CAQ, l’ajout d’une cinquième membre au caucus du PQ changerait la vie des élus de la petite formation politique, a fait valoir M. St-Pierre Plamondon.

«Ne sous-estimez pas l’impact que ça a sur une formation comme le Parti québécois de gagner une partielle: ça change nos vies, parce qu’on va chercher quelqu’un de plus qui peut nous représenter dans toutes sortes de situations», a-t-il plaidé, en faisant référence à la victoire inespérée dans Jean-Talon en 2023, l’arrivée d’un quatrième député dans un parti dont on prédisait la disparition.

Depuis, le PQ a le vent dans les voiles selon les sondages et il aurait de bonnes chances de l’emporter dans Terrebonne, qui a déjà été un de ses bastions, jusqu’à l’élection de Pierre Fitzgibbon en 2018, réélu en 2022.

C’est sa démission en août dernier qui vient brasser les cartes et le PQ s’active depuis lors sur le terrain pour reconquérir ce territoire, avec sa candidate.

«La réponse est bonne sur le terrain les gens sont contents de nous voir et de nous parler, et on sent que les gens de Terrebonne sont prêts à revenir au Parti québécois», a-t-elle assuré sous les applaudissements.

Elle a indiqué que 75 bénévoles avaient fait du porte-à-porte le week-end dernier. D’ailleurs, un porte-à-porte avec le chef était prévu mardi, mais il a été annulé en raison du grand froid.

Rappelons que le gouvernement a six mois après le départ d’un député pour déclencher une élection complémentaire.

Alex Gagné serait le candidat de la CAQ, selon ce que rapportent des médias de Québecor. Virginie Bouchard porte les couleurs du Parti libéral et Nadia Poirier celles de Québec solidaire.

Entre 1976 et 2018, le PQ a perdu Terrebonne une seule fois, face à l’Action démocratique du Québec de Mario Dumont en 2007. Le règne adéquiste a toutefois été de courte durée, puisque les péquistes ont regagné la circonscription en 2008.

En 2018, la CAQ obtient son premier mandat majoritaire et Pierre Fitzgibbon rafle le comté face au député péquiste sortant Mathieu Traversy.

Celui qui deviendra le superministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie du gouvernement Legault conserve la circonscription en 2022 avec un score de 49 % des votes. Le PQ n’en a alors récolté que 19 %.

La pression sur la CAQ est donc très grande dans la complémentaire à venir. Ce sera essentiellement une lutte à deux entre la CAQ et le PQ. Les autres formations politiques (PLQ, QS et le Parti conservateur d’Éric Duhaime) ne sont pas vraiment concurrentielles à l’heure actuelle, selon Qc125.

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