Ottawa mécontent qu’Halifax retarde l’application de la taxe sur le carbonee

La Presse Canadienne
Ottawa mécontent qu’Halifax retarde l’application de la taxe sur le carbonee

HALIFAX — Le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, est déçu que la Nouvelle-Écosse cherche à retarder la taxation de la pollution par le carbone.

M. Guilbeault réagit à une lettre du 5 juillet du ministre de l’Environnement de la Nouvelle-Écosse, Tim Halman, qui s’inquiète de l’adoption par la province d’une taxe sur le carbone à une époque de forte inflation.

Dans sa missive adressée à son homologue d’Ottawa, M. Halman a écrit que la taxe fédérale sur le carbone pourrait ajouter 14,4 cents le litre au coût de l’essence en Nouvelle-Écosse à compter du 1er avril 2023.

Cependant, M. Guilbeault rétorque que la tarification de la pollution est la bonne chose à faire pour aider à lutter contre les changements climatiques.

Le ministre fédéral a publié une déclaration disant que le gouvernement de la Nouvelle-Écosse a «toutes les chances» de concevoir un système de tarification qui redistribuera directement les revenus de la taxe sur le carbone au public.

M. Guilbeault ajoute qu’en vertu du système conçu par le gouvernement fédéral, huit familles sur 10 récupéreront plus qu’elles ne paieront en impôt.

«Bien que le gouvernement fédéral n’impose aucune restriction sur ce que les provinces choisissent de faire avec les revenus perçus, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse pourrait plutôt envisager quelles politiques au sein de leurs propres juridictions peuvent être utilisées pour soutenir les familles», a-t-il déclaré.

M. Halman a déclaré aux journalistes la semaine dernière qu’il souhaitait une approche collaborative qui fonctionne pour la Nouvelle-Écosse et développe l’éolien en mer, l’énergie marémotrice et l’hydrogène vert.

Le gouvernement progressiste-conservateur du premier ministre Tim Houston travaille sur un nouveau plan environnemental, mais le parti s’est attiré les foudres des oppositions libérales et néo-démocrates pour ne pas avoir été ouvert sur ses options.

La Nouvelle-Écosse a actuellement son propre programme de plafonnement et d’échange pour les grands émetteurs industriels qui est en place depuis 2019. À ce jour, M. Halman a déclaré que les options de la province sont d’opter pour une taxe sur le carbone, de s’en tenir à un système de plafonnement et d’échange ou de créer un hybride des deux modèles.

M. Guilbeault, quant à lui, affirme que le coût élevé de l’essence a plus à voir avec le fait que les consommateurs se font « arnaquer à la pompe » qu’avec la tarification du carbone.

«Le fait est que les marges de raffinage sur l’essence au Canada ont augmenté de plus de 113% entre juin 2019 et juin 2022, et les sociétés pétrolières et gazières enregistrent des flux de trésorerie record», a-t-il déclaré.

La Nouvelle-Écosse devra se conformer aux nouvelles exigences d’Ottawa à compter de 2023 qui augmenteront le prix du carbone de 15 $ la tonne et l’augmenteront à nouveau chaque année jusqu’à ce qu’il atteigne 170 $ la tonne en 2030.

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