MONTRÉAL — La Ville de Montréal a fait savoir mardi qu’elle tiendra des consultations publiques sur la manière de mieux intégrer les services destinés aux sans-abri dans les différents quartiers.
Cette annonce survient alors que les Montréalais vivant à proximité d’organismes d’aide aux personnes vulnérables ont tiré la sonnette d’alarme au sujet de la consommation visible de drogues, de l’itinérance et de comportements inquiétants sur le pas de leur porte.
La mairesse Valérie Plante a déclaré dans un communiqué que la Ville a entendu les préoccupations des entreprises, des familles et des membres de la communauté sur la façon dont ces ressources sont gérées.
Elle souhaite impliquer les citoyens afin que les futures initiatives soient mises en œuvre de manière plus «harmonieuse».
«On a entendu la population et on souhaite impliquer les citoyennes et les citoyens, et les organismes communautaires dans la recherche d’outils et de balises clairs pour améliorer nos pratiques et assurer une intégration plus harmonieuse des ressources d’aide sur le territoire. Si on veut répondre adéquatement aux besoins grandissants des personnes vulnérables, l’ensemble des acteurs doivent faire plus pour mieux planifier les ouvertures des ressources dans les quartiers et tenir compte des besoins de la population», a-t-elle affirmé.
«On doit avancer avec lucidité tout en comprenant les enjeux réels liés à la cohabitation et au sentiment de sécurité pour que tout le monde puisse vivre dans la dignité et la sécurité à Montréal», a ajouté Mme Plante.
En point de presse, elle a souligné l’importance d’«impliquer les citoyens et les citoyennes en amont pour éviter de leur faire subir des solutions qui sont nécessaires, absolument nécessaires, mais qui sont parfois difficiles».
De son côté, la Direction régionale de santé publique (DRSP) de Montréal soutient que l’itinérance visible est en hausse à Montréal en raison de facteurs tels que la crise du logement, les drogues et les problèmes de santé mentale, et qu’il est important d’entendre les différents groupes qui sont touchés.
«Il faut inclure la voix de la population, dont celle des personnes marginalisées et des personnes en situation d’itinérance, dans cet effort de consultation. Les solutions doivent aussi être portées par plusieurs acteurs, qu’ils soient communautaires ou institutionnels, pour venir à bout de cette crise de santé publique», a soutenu la Dre Mylène Drouin, directrice de la DRSP pour la région de Montréal, dans le même communiqué de presse que l’administration Plante.
La Ville indique qu’elle publiera un calendrier des consultations dans les semaines à venir.
À la fin du processus, mené par l’Office de consultation publique de Montréal, un rapport sera déposé et rendu public.
Karine Boivin Roy, députée d’Anjou–Louis-Riel et adjointe gouvernementale au ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal, a applaudi cette annonce.
«Nous saluons l’initiative de la Ville de Montréal, qui souhaite impliquer davantage la population dans la recherche de solutions pour assurer une meilleure inclusion des ressources d’aide pour les personnes vulnérables sur son territoire. La collaboration entre tous les acteurs sur la question de l’itinérance est essentielle pour mieux répondre aux divers enjeux.»