Menaces de tarifs: trop tôt pour l’aide aux entreprises, selon le PQ

Patrice Bergeron, La Presse Canadienne
Menaces de tarifs: trop tôt pour l’aide aux entreprises, selon le PQ

TERREBONNE — Le Parti québécois (PQ) juge qu’il est encore trop tôt pour offrir une aide financière aux entreprises menacées par des droits de douane promis par le président Donald Trump à compter du 1er février.

En mêlée de presse mardi après-midi à Terrebonne, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a dit être également opposé à la mise en place de programmes d’aide aux entreprises «mur-à-mur» qui peuvent amener «du gaspillage et des dépassements» de coûts.

M. St-Pierre Plamondon réagissait ainsi au premier ministre François Legault, qui a promis mardi de protéger les Québécois «coûte que coûte» contre les tarifs douaniers de 25 % sur les produits canadiens que M. Trump pourrait imposer dans un peu plus d’une semaine.

«Il est trop tôt pour mettre sur pied des programmes alors qu’on ne sait pas de quoi retourne cette négociation», a affirmé le chef du PQ.

De surcroît, le gouvernement caquiste enregistre cette année «le pire déficit de l’Histoire du Québec», 11 milliards $, «ça nous enlève de la marge de manoeuvre», a dénoncé le chef du PQ, alors qu’on refuse des services à des patients dans le réseau de la santé en raison de compressions.

Selon lui, on connaît les méthodes de négociation du président américain et l’échéance du 1er février pourrait très bien être repoussée plus loin.

«Ne désorganisons pas notre voix au Québec parce que le président Trump met de la pression», a-t-il plaidé.

M. St-Pierre Plamondon a dit sentir «l’inquiétude» des entreprises, mais a appelé à un plan commun et une stratégie claire du gouvernement, en concertation avec l’opposition et les entreprises.

Le leader indépendantiste juge qu’il faut «garder la tête froide» et garder comme premier objectif d’éviter d’abord et avant tout l’imposition de droits de douane.

Le chef de la troisième opposition en Chambre déplore que l’Alberta et l’Ontario sont «plus indépendantistes et proactives» que le Québec en voulant défendre leurs intérêts propres, plutôt que de tenir au front commun canadien.

Mais il n’est pas allé jusqu’à appeler M. Legault à faire bande à part. Tout au plus a-t-il fait remarquer que pendant ce temps, la première ministre albertaine Danielle Smith était reçue à la résidence de Donald Trump en Floride.

Réseau X

Toujours sur le front américain, le chef du PQ s’est exprimé concernant le réseau X et la controverse entourant son propriétaire, Elon Musk.

L’homme le plus riche de la planète, qui devrait être nommé à la tête d’un département de l’efficience gouvernementale par M. Trump, a exécuté un geste qui s’apparentait à un salut nazi lors de la cérémonie d’inauguration lundi.

«J’ai déjà dit que j’étais critique des comptes fictifs sur X (…), mais au-delà de cette réflexion, on va continuer de s’exprimer sur toutes les plateformes, on n’a pas de discussions sur le fait de quitter X ou Meta, on suit par contre de très près les politiques que ces entreprises vont prendre par rapport à l’administration Trump», a expliqué M. St-Pierre Plamondon.

Les quatre élus péquistes devaient se réunir mardi soir pour analyser les décrets adoptés par le nouveau président lundi et préparer des propositions pour défendre les entreprises du Québec.

L’actualité des dernières 24 heures est ainsi venue bousculer le plan de match du PQ, qui tient à compter de mercredi sa réunion de caucus pour préparer la rentrée parlementaire de la fin janvier et qui avait choisi Terrebonne pour des raisons stratégiques.

En effet, le PQ voulait tenir des activités partisanes et faire campagne en vue de l’élection complémentaire qui devrait être déclenchée dans les prochaines semaines.

La candidate péquiste, Catherine Gentilcore, aurait des chances de l’emporter selon les sondages.

À l’origine, un porte-à-porte avait été organisé mardi après-midi avec le chef, mais cette sortie a été annulée en raison du grand froid qui persiste dans la région métropolitaine.

L’activité avait été remplacée par un pointage téléphonique en vue de la campagne électorale à venir, mais cela a également été annulé. Un pointage consiste pour un parti à faire des appels téléphoniques auprès des électeurs pour vérifier leurs allégeances et solliciter leur appui.

Le chef a donc plutôt rencontré les journalistes mardi en fin de journée.

Le siège de la circonscription de Terrebonne est vacant depuis la démission du ministre caquiste Pierre Fitzgibbon en août et le PQ fait campagne activement depuis pour regagner cette circonscription qui a longtemps été péquiste.

Alex Gagné sera le candidat de la CAQ, selon ce que rapportent des médias de Québecor. Virginie Bouchard porte les couleurs du Parti libéral et Nadia Poirier celles de Québec solidaire.

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