MONTRÉAL — Il y a tout juste 20 ans, le 23 janvier 2005, Mélina Martin, âgée de 13 ans, est sortie de la voiture de sa mère à Farnham, dans les Cantons de l’Est, et a couru en direction d’un festival d’hiver dans un parc local, ravie de voir les chiens de traîneau.
Sa mère, Françoise Algier, avait dit à sa fille qu’il ferait peut-être trop froid pour sortir, mais Mélina ne s’est pas laissée décourager.
Sa famille ne l’a jamais revue depuis.
«Ça fait 20 ans, et quand je passe par là, je la vois encore traverser la rue», a déclaré Mme Algier jeudi en entrevue téléphonique.
Vingt ans après la disparition de Mélina, sa famille n’a pas abandonné l’espoir de la retrouver. Malgré le fait qu’il n’y ait eu aucune piste solide, malgré des années d’efforts de la part de la famille, de la police et du Réseau Enfants-Retour, qui a souligné l’anniversaire de sa disparition jeudi.
Mme Algier a déclaré que sa fille devait la retrouver plus tard dans la journée dans un restaurant rapide, mais Mélina ne s’est jamais présentée. Elle a disparu, apparemment sans laisser de traces.
Au fil des ans, des gens ont donné de nombreuses informations, mais aucune n’a donné de résultats concrets. «Il y a eu beaucoup de ouï-dire, tout le monde la voyait partout, d’un bord puis de l’autre, mais je pense que ce n’était pas vraiment elle», a déclaré Mme Algier.
La ville de Farnham comptait moins de 8000 habitants en 2005, et Mme Algier assure que ce n’était pas un endroit dangereux.
La mère de sept enfants n’a pas abandonné l’espoir de savoir ce qui est arrivé à sa fille. Mélina, dont elle se souvient comme d’une adolescente typique qui aimait s’amuser, écouter de la musique et passer du temps avec ses frères et sœurs, aurait aujourd’hui tout juste 33 ans. Même si l’anniversaire de la disparition est «comme un couteau qui se tourne dans la plaie», Mme Algier continue de prendre la parole dans l’espoir qu’un citoyen se manifestera pour fournir une piste solide.
Chaque 12 janvier, le jour de l’anniversaire de Mélina, elle dépose une assiette et allume des bougies pour elle, même si elle a décidé de ne pas le faire cette année. «Ça fait 20 ans et rien n’aboutit, alors là, j’essaie de ne rien faire pour voir si on obtient quelque chose», dit-elle.
Bien qu’elle ne sache pas ce qui s’est passé il y a 20 ans, elle se demande si sa fille n’a pas été kidnappée, peut-être soumise à un lavage de cerveau, et espère qu’elle est peut-être encore en vie quelque part.
«On n’a pas trouvé de corps, on n’a rien», dit-elle. «On ne peut pas dire qu’elle est morte non plus, alors on garde espoir qu’un jour elle va téléphoner, ou qu’elle va apparaître.»
Au moment de sa disparition, Mélanie Martin mesurait 1,63 m, pesait 52 kilos, avait les cheveux roux avec des mèches blondes et plusieurs piercings aux oreilles, un sous la lèvre inférieure et un autre au nombril. Elle portait un jean avec de la fourrure sur le bas, une camisole beige, un gilet en jean avec des manches en fourrure et un manteau noir, et portait un sac à main en vinyle beige avec une étoile bleue.
Toute personne ayant des informations sur sa disparition est priée d’appeler le Réseau Enfants-Retour ou la Sûreté du Québec.