Le propriétaire d’une maison en Ontario aurait abattu ses deux locataires

Cassandra Szklarski, La Presse Canadienne
Le propriétaire d’une maison en Ontario aurait abattu ses deux locataires

HAMILTON — Comment est-ce qu’une dispute entre un propriétaire et ses locataires a-t-elle pu dégénérer au point de se terminer en double meurtre? C’est la question à laquelle devra répondre la police de Hamilton, en Ontario, où un jeune couple a été abattu samedi par un propriétaire mécontent.

Les deux victimes, dont les identités n’ont pas été révélées, sont une assistante éducative âgée de 27 ans et un électricien âgé de 28 ans, selon le sergent Steve Bereziuk, de la police de Hamilton.

Ils ont été abattus en début de soirée samedi, tout juste à l’extérieur de la maison où ils louaient un logement dans le quartier de Stoney Creek. Lors d’un point de presse, dimanche, le sergent Bereziuk les a qualifiées de «victimes totalement innocentes».

«Ils ne sont impliqués dans aucun niveau de criminalité ou de style de vie qui pourrait mener à un incident comme celui-ci. Ce sont des victimes innocentes, des gens qui travaillent dur, des jeunes. Ils étaient fiancés. C’est un incident vraiment tragique», a-t-il mentionné.

Le suspect dans ce dossier, un homme âgé de 57 ans, serait le propriétaire de la résidence. Il occupait le rez-de-chaussée et l’étage, tandis que le jeune couple louait l’appartement du sous-sol.

Après avoir abattu ses deux locataires, l’homme se serait barricadé à l’intérieur de sa résidence. Les négociateurs de la police ont tenté de résoudre la situation de manière pacifique, mais l’homme aurait ensuite ouvert le feu en direction des policiers, provoquant une «interaction» avec les agents.

Le suspect est finalement décédé au cours de l’échange et l’Unité des enquêtes spéciales (UES) de l’Ontario — l’équivalent du Bureau des enquêtes indépendantes au Québec — se penchera sur les circonstances qui ont mené à sa mort.

Au lendemain de ce drame, le sergent Bereziuk a révélé que des témoins avaient entendu des coups de feu et vu le couple sortir en courant de la maison en fin d’après-midi, samedi.

Les enquêteurs devaient passer une grande partie de la journée de dimanche à essayer de reconstituer les détails de la confrontation mortelle, qui aurait tourné autour de «l’état du logement locatif».

«Ce sont de bonnes questions, n’est-ce pas? Comment est-ce que tout ça a pu dégénérer et avoir un dénouement aussi mortel? C’est quelque chose que nous continuons évidemment à examiner», a mentionné plus tard le sergent Bereziuk lors d’une entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.

«C’est une tempête parfaite: c’était impossible à prédire et impossible à empêcher, parce que personne n’était sur notre radar — du moins pour la police de Hamilton. C’est difficile de comprendre comment quelque chose comme ça a pu arriver, surtout dans un contexte de dispute entre un propriétaire et ses locataires.»

Plusieurs armes de poing et carabines enregistrées ont été saisies dans la maison, selon le sergent Bereziuk, qui n’a toutefois pas précisé à qui appartenaient ces armes.

Une communauté sous le choc

Le sergent Bereziuk a confirmé avoir parlé avec des proches des victimes, qui étaient évidemment «absolument dévastés».

Les voisins, quant à eux, ont été secoués par l’incident, a-t-il ajouté.

«Quand la police doit ordonner aux voisins de se cacher dans leur sous-sol, ça fait peur. Et je sais que des témoins dans le secteur ont entendu les coups de feu», a-t-il souligné.

De nombreux détails n’ont pas été rendus publics dimanche, notamment les noms des victimes ou du suspect, les armes à feu spécifiques impliquées, le nombre de coups de feu tirés et d’autres détails sur la propriété et ses occupants.

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