Le port du masque dans les lieux publics demeurera requis en avril

Clara Descurninges, La Presse Canadienne
Le port du masque dans les lieux publics demeurera requis en avril

MONTRÉAL — Les Québécois devront continuer de porter le masque dans les lieux publics et les transports en commun pour encore un certain temps.

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a indiqué mardi par communiqué «qu’à la suite d’une recommandation de la Santé publique, le port du masque dans les lieux publics sera maintenu au-delà de la mi-avril».

Le communiqué ne donne pas de date prévue de retrait de la mesure.

De son côté, le directeur national de la santé publique par intérim, le Dr Luc Boileau, s’attend à maintenir cette recommandation pour «tout le mois d’avril», a-t-il indiqué mardi matin lors d’une conférence de presse à Québec.

Il ne s’est pas avancé sur une date de levée, disant attendre de voir comment la sixième vague évolue. «Les projections de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux prévoient qu’il va y avoir encore des hausses de cas et des hausses d’hospitalisations au cours des prochaines semaines», a-t-il rappelé.

«Nous n’avons aucune intention de recommander au gouvernement d’ajouter des mesures comme les fermetures de quoi que ce soit, a-t-il tempéré. Je pense qu’on peut faire appel au sens civique et à la collaboration de la population.»

Le Québec est l’une des deux seules juridictions en Amérique du Nord (l’autre étant l’Île-du-Prince-Édouard) qui maintiennent encore l’obligation de porter le couvre-visage. Interrogé à ce sujet, le Dr Boileau a répondu qu’il est «en contact avec d’autres dirigeants de la santé publique (…) et il y en a plusieurs qui voudraient bien les remettre de l’avant, ces mesures-là».

Le ministère de la Santé a recensé lundi une hausse de 72 hospitalisations liées au virus, par rapport à la veille. Le total s’élève ainsi à 1479. Cependant, seulement 598 de ces patients, soit moins de la moitié, ont la COVID-19 comme diagnostic d’admission.

Le nombre de cas aux soins intensifs demeure stable, à 69 patients. Ce sont 48 d’entre eux, soit plus des deux tiers, qui ont la COVID-19 comme diagnostic principal.

4 doses pour les 60 ans et plus

L’accès à la quatrième dose, actuellement offerte aux 80 ans et plus et aux personnes vulnérables, sera quant à lui élargi. Les 70 ans et plus pourront ainsi prendre rendez-vous pour l’obtenir dès mercredi, tandis que les 60 ans et plus pourront le faire dès le 11 avril.

«Les trois quarts des personnes dans nos hôpitaux (qui ont la COVID-19) sont des personnes de plus de 60 ans», a expliqué le Dr Boileau.

La santé publique ne prévoit pas pour l’instant recommander d’élargir l’accès à cette dose à toute la population, puisqu’elle a été vaccinée plus tard que les groupes prioritaires. «Les données montrent qu’il peut y avoir une baisse d’efficacité dans les cinq à six mois» après l’injection, et qu’un rappel ne devrait être offert qu’«aux personnes qui sont au-delà de trois mois», a fait valoir l’expert clinique en appui à la gestion scientifique de la pandémie du ministère de la Santé, Jean Longtin, durant la conférence de presse.

Ce faisant, «il y aura sûrement une campagne de vaccination à l’automne».

Le Dr Boileau a par ailleurs invité les personnes n’ayant pas encore reçu de troisième dose de vaccin à prendre un rendez-vous pour la recevoir.

Cette troisième dose est très efficace pour prévenir les formes graves de la maladie, a-t-il rappelé.

Bien qu’une grande partie des Québécois de cinq ans ou plus ont reçu leur première (91 %) et leur seconde (87 %) injections, la dose de rappel n’a pas la même popularité et n’a été prise par seulement la moitié (53 %) de la population admissible, d’après les dernières données du ministère de la Santé.

Vivre avec la COVID-19

Le Dr Boileau a tenu à souligner qu’apprendre à vivre avec le virus ne veut pas dire abandonner toutes précautions.

Constatant qu’«on voit qu’il y a des gens qui portent moins attention à la situation», il a rappelé que «la pandémie n’est pas terminée».

Il a aussi répété que même si la période d’isolement à la maison est de cinq jours, «la période où on peut être contagieux, c’est dix jours. (…) Il faut rester très vigilant dans ce contexte-là».

Durant les jours six à dix, «si on ne fait pas de fièvre, si on n’a pas de symptômes, on peut recommencer à faire certaines activités, mais ce n’est pas le temps d’aller au restaurant, de voir des spectacles ou de faire des activités sportives avec les autres.»

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Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Meta et La Presse Canadienne pour les nouvelles.

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