WASHINGTON — Jonathan Wilkinson est le dernier ministre libéral à se rendre à Washington face aux menaces de tarifs du président élu Donald Trump, et le ministre canadien de l’Énergie fait la promotion d’une alliance canado-américaine en matière d’énergie et de ressources.
M. Wilkinson a déclaré aux élus américains qu’il n’y avait pas de meilleure façon d’atteindre la domination économique, de renforcer la sécurité nationale et de démontrer de la force contre la Chine que de travailler avec le Canada.
«Les États-Unis ne peuvent pas dominer le secteur de l’énergie sans l’énergie canadienne», a soutenu M. Wilkinson lors d’une table ronde au Wilson Center’s Canada Institute, mercredi.
M. Trump a menacé d’imposer un tarif de 25 % sur toutes les importations en provenance du Canada à son retour à la Maison-Blanche la semaine prochaine.
Selon le ministre Wilkinson, cette menace est «un peu difficile à comprendre».
L’électricité canadienne alimente l’équivalent de six millions de foyers américains, les États-Unis importent quatre millions de barils de pétrole canadien par jour et le Canada fournit du gaz naturel à certaines parties du nord-ouest du Pacifique et de la Californie, a-t-il rappelé.
Il a également cité la dépendance des États-Unis à l’égard de l’uranium, de la potasse et des minéraux critiques canadiens.
M. Wilkinson a suggéré qu’un des premiers objectifs de l’administration Trump devrait être de construire une alliance énergétique et des ressources avec le Canada, au lieu d’imposer de nouveaux tarifs préjudiciables.
Il a souligné que le Canada et les États-Unis devraient investir communément dans l’exploitation minière et le traitement des minéraux critiques pour réduire la dépendance des deux pays à l’égard de la Chine. Il a également suggéré d’augmenter le flux de pétrole et de potasse des Prairies vers les États-Unis.
«Rien de tout cela n’est possible si nous nous engageons dans un échange de coup pour coup», a-t-il plaidé.
Malgré les appels à l’unité, les dirigeants canadiens ne se sont pas encore entendus sur la réponse du pays ou sur ce qui devrait être envisagé comme tarifs de rétorsion si M. Trump met sa menace à exécution.
Certains disent que tout doit être sur la table, et le chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, a appelé à des tarifs de rétorsion sur les minéraux critiques, qui ont récemment fait l’objet d’investissements importants de la part du ministère américain de la Défense.
La première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, a déclaré qu’elle n’appuierait pas les tarifs sur le pétrole, ajoutant que cela provoquerait une crise d’unité nationale.