MONTRÉAL — L’ancien ministre et député libéral de la circonscription d’Edmonton-Centre, Randy Boissonnault, tire sa révérence et ne se représentera pas aux prochaines élections fédérales.
Dans une déclaration partagée vendredi soir sur les réseaux sociaux, M. Boissonnault a indiqué qu’il est temps pour lui de se lancer «dans une nouvelle aventure».
«Ce n’est pas un secret pour personne que la dernière année a été incroyablement difficile pour ma famille et moi. Pour plusieurs, cette décision sera une surprise, voire un choc», a affirmé M. Boissonnault, partageant ensuite ses remerciements.
«Représenter Edmonton à Ottawa et livrer des résultats pour notre ville et notre province ont été un grand honneur. Quoi que l’avenir nous réserve, je serai toujours là pour me battre pour notre ville», a-t-il ajouté.
La circonscription de M. Boissonnault fait partie de celles où le nouveau chef du Parti libéral du Canada, Mark Carney, est pressenti comme candidat.
Lors d’une conférence de presse à Edmonton, mercredi, M. Carney a longuement vanté, une fois de plus, ses racines dans cette ville albertaine.
«Je dois tout à cette ville. C’est là où j’ai grandi. C’est l’endroit qui a forgé ma compréhension de notre formidable pays. C’est là où j’ai appris dans les salles de classe, autour de la table de cuisine, à la patinoire, la valeur du travail acharné, la force de la communauté, l’importance de l’ambition et de l’humilité», avait-il dit.
Vendredi dernier, lors de la présentation de son cabinet, M. Carney avait rigolé lorsqu’il s’est fait demander s’il n’a pas nommé de ministre albertain parce qu’il envisagerait de se présenter lui-même dans une circonscription de cette province.
«Ce n’est pas le moment d’annoncer ma circonscription. Alors, votre prochaine question», avait-il néanmoins lâché, voulant visiblement passer à autre chose.
Pas plus tard que la semaine dernière, M. Boissonnault avait presque balayé du revers de la main l’idée de céder sa circonscription à M. Carney si ce dernier souhaite y être candidat.
«Ce n’est pas une conversation qu’on a eue. Je suis le candidat. J’ai toute mon équipe faite. J’ai des installations. On va gagner Edmonton-Centre avec Randy Boissonnault comme député», avait-il répondu, en mêlée de presse à proximité du Parlement.
M. Boissonnault a été élu pour la première fois en 2015 dans Edmonton-Centre lors de l’élection qui a porté les libéraux de Justin Trudeau au pouvoir. Il a été réélu sans interruption par la suite, en 2019 et 2021.
Il a accédé au cabinet en 2021, comme ministre du Tourisme, puis est légèrement monté en grade en 2023, lors d’un remaniement, devenant ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles.
M. Boissonnault a perdu son portefeuille en novembre dernier dans la foulée d’une controverse entourant son ascendance autochtone.
Dans ses fonctions aux langues officielles, M. Boissonnault avait attiré l’attention en affirmant ne pas croire que d’étudier en anglais encourage l’anglicisation du Québec, contrairement à ce qu’avaient expliqué des témoins qualifiés de «pleins de marde» par son collègue libéral et franco-ontarien Francis Drouin.
«Quand on a des francophones qui étudient en Alberta, comme moi, j’ai fait au campus Saint-Jean, ça n’a pas francisé la province de l’Alberta», avait-il déclaré.
L’Alberta est un terreau difficile pour les libéraux. La formation ne détient, comme le Nouveau Parti démocratique, que deux circonscriptions: celle de M. Boissonnault ainsi que Calgary Skyview, qui est représentée par le député d’arrière-ban Georges Chahal. Les conservateurs règnent dans les 30 autres circonscriptions de la province.
Il est attendu que M. Carney demande dimanche le déclenchement d’élections fédérales. Le scrutin pourrait avoir lieu dès le 28 avril.
