Le CRTC renouvelle les licences de Radio-Canada et lui donne un mandat repensé

La Presse Canadienne
Le CRTC renouvelle les licences de Radio-Canada et lui donne un mandat repensé

OTTAWA — Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a renouvelé les licences de diffusion de CBC/Radio-Canada (SRC), mais demande au diffuseur public d’investir davantage dans son contenu provenant de producteurs autochtones, racialisés, en situation de handicap et qui s’identifient comme LGBTQ+.

Le CRTC abandonne l’obligation pour CBC/Radio-Canada de respecter des seuils minimums de programmation locale dans les marchés urbains, où les Canadiens ont plusieurs options pour s’informer, mais les maintient dans les régions rurales du pays.

Dans sa décision, le CRTC souligne que le paysage médiatique s’est profondément métamorphosé depuis le dernier renouvellement des licences du diffuseur public, en 2013. Il estime donc devoir apporter des changements au mandat de Radio-Canada pour mieux refléter la nouvelle réalité.

Le CRTC met aussi en place de nouvelles règles pour s’assurer que la différence entre les émissions de nouvelles et d’information et le «contenu de marque», ou la publicité, est clairement établie.

La SRC devra soumettre de nouveaux rapports au CRTC sur une série de sujets, notamment la diversité de ses employés, les questions de confidentialité, la perception et la consultation auprès du public.

Les licences pour la radio, la télévision et le contenu multiplateforme en anglais et en français sont valables jusqu’en août 2027.

Le syndicat qui représente la plupart des travailleurs de la SRC a qualifié la décision du CRTC d’autoriser la SRC à couper dans ses émissions de nouvelles télévisées de «déraisonnable». 

La Guilde canadienne des médias dit craindre que «CBC/Radio-Canada ne s’en serve pour réduire la production télévisuelle au profit des dépenses en contenu en ligne.»

«Sous le couvert de la modernisation, le CRTC a choisi de donner à CBC/Radio-Canada un chèque en blanc pour tuer la production originale, même après deux années difficiles où la population a vu l’importance des nouvelles fiables», a estimé mercredi soir Kim Trynacity, présidente de la sous-section CBC/Radio-Canada de la Guilde. 

Elle estime qu’il faut augmenter les investissements dans les nouvelles locales et régionales et que l’impact de cette décision sur le service et les emplois pourrait être important. 

Le syndicat a néanmoins souligné certains aspects de la décision, comme la promotion de la diversité et de l’inclusion dans l’embauche et la programmation, qu’il encourage également. 

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