OTTAWA — Le consul général du Canada à New York a déclaré jeudi aux membres d’un comité des Communes qu’il n’avait rien à voir avec l’acquisition de sa nouvelle résidence officielle à New York et qu’il ne savait même pas à quel moment il y emménagerait.
L’ancien journaliste de CTV Tom Clark a répondu par visioconférence aux questions des membres du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires. Ce comité se penche sur la décision du gouvernement fédéral d’acheter un nouvel appartement de fonction, de 9 millions $, sur «Billionaires’ Row», au sud de Central Park, à Manhattan.
M. Clark a assuré les membres du comité que la décision de vendre l’ancienne résidence officielle ou d’acheter la nouvelle avait entièrement été prise par l’agence immobilière d’Ottawa et qu’il n’y était pour rien.
Lors de réunions précédentes du comité des Communes, de hauts fonctionnaires du gouvernement ont souligné que cette acquisition foncière avait été effectuée parce que l’ancienne résidence consulaire à New York nécessitait des travaux de rénovation qui auraient coûté des millions de dollars.
Ils ont plaidé que l’achat de la nouvelle résidence était plus judicieux sur le plan financier. Ils ont aussi assuré que M. Clark n’avait joué aucun rôle dans cette décision.
Affaires mondiales Canada a mis en vente l’ancien appartement de fonction pour un prix de 13 millions $. Cet appartement avait été acheté en 1961 et il a été rénové pour la dernière fois en 1982.
Les membres conservateurs du comité ont qualifié l’achat de ce «luxueux» appartement de «gaspillage» des fonds publics. Ils estiment que cette acquisition démontre encore une fois que les libéraux sont déconnectés des difficultés financières des Canadiens ordinaires.
Des préoccupations concernant l’état de l’appartement de Park Avenue avaient été soulevées pour la première fois en 2014. Affaires mondiales Canada a approuvé des rénovations de 1,8 million $ en 2021, mais ces travaux ont été retardés en raison de la pandémie.
Les documents soumis au comité des Communes montrent que le coût du projet de rénovation a ensuite atteint 2,6 millions $ et ces travaux ne semblaient pas pouvoir résoudre certains problèmes fondamentaux de l’appartement.
La résidence de fonction n’était pas conforme à la législation sur l’accessibilité pour les personnes en situation de handicap, il n’y avait pas de séparation entre l’espace familial et l’espace de travail, et le conseil d’administration de l’immeuble d’appartements avait imposé des restrictions sur les événements qui pouvaient s’y tenir, a expliqué le ministère.
Le consul Clark a déclaré jeudi qu’il avait organisé 38 événements à l’actuelle résidence officielle depuis son arrivée en février 2023. «C’est la maison du Canada à New York», a-t-il déclaré jeudi.
Le député conservateur Michael Barrett a soutenu que des documents reçus par le comité suggèrent que les discussions sur l’achat d’une nouvelle résidence «se sont intensifiées» au sein d’Affaires mondiales après la visite du premier ministre Justin Trudeau à M. Clark à New York en avril dernier. «Vous lui avez demandé un nouvel endroit, n’est-ce pas ?», a demandé le député Barrett au consul.
M. Clark a répondu: «C’est inexact».
M. Barrett a ensuite demandé au consul s’il avait déjà remis en question l’opportunité d’acheter cet appartement compte tenu de la crise du coût de la vie au Canada.
«Je suis bien conscient des défis auxquels sont confrontés les Canadiens et les Américains en matière de logement, a répondu M. Clark. Dans ce cas-ci, je n’ai aucunement été impliqué, de quelque façon que ce soit, dans la décision d’acheter cette nouvelle résidence.»
Il a déclaré plus tard qu’il versait un loyer de 1800 $ par mois pour sa résidence, bien qu’il n’ait pas précisé si c’était en dollars canadiens ou américains.
Les députés conservateurs ont accusé à plusieurs reprises M. Clark de mentir, lisant un courriel soumis par Affaires mondiales qui affirmait que le chef de mission à New York avait joué un rôle déterminant tout au long du processus d’achat et que le consul avait donné le «feu vert» à la nouvelle résidence. M. Clark a assuré que ce courriel était incorrect.
Les conservateurs ont déjà promis de limoger M. Clark s’ils remportent les prochaines élections.