L’Assemblée des Premières Nations fait valoir son rôle dans la réponse à Trump

Alessia Passafiume, La Presse Canadienne
L’Assemblée des Premières Nations fait valoir son rôle dans la réponse à Trump

OTTAWA — La cheffe nationale de l’Assemblée des Premières Nations (APN) affirme que les Premières Nations devraient être au centre de toutes les discussions sur la réponse du Canada aux menaces de tarifs douaniers du nouveau président Donald Trump et à celles touchant à la souveraineté territoriale.

Cindy Woodhouse Nepinak est l’une des trois têtes dirigeantes autochtones qui ont tenu un discours similaire lors d’une réunion avec le premier ministre Justin Trudeau mercredi matin, avec le président de l’Inuit Tapiriit Kanatami, Natan Obed, et la présidente du Ralliement national des Métis, Victoria Pruden.

Donald Trump a menacé d’imposer des tarifs de 25 % sur tous les produits canadiens dès le premier jour de son arrivée à la présidence la semaine prochaine, et a laissé entendre que le Canada devrait devenir le 51e État américain.

Mme Woodhouse Nepinak affirme que la rhétorique de Donald Trump est «extravagante» et «irrespectueuse», étant donné que les droits territoriaux des peuples autochtones des deux côtés de la frontière sont reconnus par le droit international et sont antérieurs à la fondation des deux pays.

«Les terres des Premières Nations détiennent la clé d’une grande partie de la richesse du Canada, des minéraux essentiels et des ressources énergétiques qui sont essentiels à la prospérité nationale et au commerce avec les États-Unis», a-t-elle déclaré dans une entrevue avec La Presse Canadienne jeudi.

Pour cette raison, elle affirme que les Premières Nations devraient être au cœur de toutes les décisions sur le développement économique et le commerce que le premier ministre Justin Trudeau et les premiers ministres pourraient prendre.

Après la réunion avec Mme Woodhouse Nepinak, M. Obed et Mme Pruden, M. Trudeau a rencontré les dirigeants de chaque province et territoire afin de concevoir une stratégie pour faire face aux menaces de Donald Trump.

Mme Woodhouse Nepinak a affirmé que, même si elle se réjouissait de la réunion privée avec le premier ministre pour discuter de la mobilité transfrontalière des Premières Nations et d’autres sujets de préoccupation, les dirigeants des Premières Nations auraient également dû être présents à cette table.

«C’est malheureux», a-t-elle déclaré.

Les messages que certains premiers ministres ont envoyés sur les menaces de Donald Trump avant et après cette réunion sont en décalage avec les Premières Nations et leurs droits, notamment les Premières Nations de Matawa.

Dans une déclaration jeudi, l’organisme de défense des droits représentant huit Premières Nations de l’Ontario a remis en question les commentaires du premier ministre de l’Ontario Doug Ford sur l’approvisionnement en minéraux essentiels et a exhorté les Ontariens à ne pas se fier aux points de vue «unilatéraux» présentés.

Le gouvernement de l’Ontario a évoqué jeudi la création d’une «alliance canado-américaine pour la sécurité des minéraux essentiels» qui permettrait de développer des chaînes d’approvisionnement en minéraux essentiels – ces mêmes minéraux essentiels qui se trouvent sur le territoire de Matawa.

«L’intérêt public et la réconciliation en Ontario nécessitent un leadership progressiste au niveau du premier ministre et des ministres. C’est pourquoi le MCC (Conseil des chefs de Matawa) exhorte le public ontarien à faire preuve de prudence à l’égard des opinions unilatérales du gouvernement de l’Ontario concernant les droits et les intérêts de la région de Matawa», a écrit le groupe.

«Le Conseil des chefs de Matawa demande au premier ministre de l’Ontario de reconsidérer l’approche coloniale en cours et de nous rencontrer collectivement en priorité.»

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