MONTRÉAL — Face aux pressions dans les urgences en raison des virus respiratoires en plus d’une nouvelle éclosion de rougeole, l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) appelle la population à se faire vacciner dans les pharmacies de la province.
Mardi, la santé publique du Québec confirmait que 11 cas de rougeole ont été déclarés dans les Laurentides, à Montréal et à Laval. Il s’agit de la deuxième éclosion de rougeole au Québec depuis le début de l’année 2024; la première qui a duré quatre mois a totalisé 51 cas.
«C’est la pointe de l’iceberg probablement. Est-ce que cette pointe va dégénérer? Est-ce que ça va s’amplifier? Possiblement si on n’améliore pas notre immunité», prévient le président de l’AQPP, Benoit Morin.
Les bébés âgés de moins de 1 an, les femmes enceintes non vaccinées ainsi que les personnes dont le système immunitaire est affaibli sont plus à risque de développer des complications de la rougeole. Les complications comprennent une pneumonie, une otite, des diarrhées persistantes, la perte de la vue ou de l’audition et dans 1 cas sur 3000 la maladie peut entraîner la mort.
«Il ne faut pas paniquer, mais il faut aller chercher sa dose. C’est la meilleure façon de prévenir les complications chez les gens vulnérables», indique M. Morin.
Il souligne que la rougeole est extrêmement contagieuse. «Quand il y a un milieu qui a un cas de rougeole comme une école, tous ceux qui ne sont pas protégés sont à risque de faire la maladie», dit-il.
Selon le calendrier vaccinal du Québec, les bébés reçoivent normalement une première dose de vaccin contre la rougeole à 12 mois et une deuxième dose à 18 mois. Les bébés de moins de 1 an sont donc vulnérables, d’où l’importance que les personnes qui les entourent se fassent vacciner.
L’AQPP invite les adultes nés depuis 1980 qui n’ont pas reçu deux doses de vaccin contre la rougeole ainsi que toute autre personne n’étant pas considérée comme protégée à se faire vacciner gratuitement en pharmacie.
La pharmacie comme alternative à l’urgence
Les virus de la grippe circuleront de plus en plus dans les prochaines semaines au Québec. L’épidémie d’influenza a été déclarée au pays à la fin décembre et le pic de la saison n’a pas encore été atteint. L’AQPP rappelle qu’il est toujours temps pour les Québécois de s’offrir une protection contre les virus respiratoires en se faisant vacciner gratuitement par un pharmacien.
M. Morin a dit constater une baisse du nombre de personnes qui se font vacciner depuis les dernières semaines. «C’est une campagne, il y a beaucoup d’engouement au départ, puis depuis les Fêtes, ça s’essouffle un peu, mais en même temps il y a une progression de l’influenza et d’autres virus alors il est encore temps d’aller chercher son vaccin», mentionne-t-il.
Les pharmaciens peuvent aussi donner un traitement antiviral pour les personnes qui obtiennent un résultat positif à un test de dépistage aux virus de la COVID-19 ou de l’Influenza et qui présentent un risque de complication. Il est nécessaire de téléphoner à la pharmacie pour savoir si on est admissible à recevoir le traitement. Les aînés, les personnes qui ont des maladies chroniques ou un déficit immunitaire peuvent notamment recevoir ces traitements. Des proches aidants, même s’ils sont en bonne santé, pourraient aussi être admissibles dans un but de protéger la personne aidée si cette dernière est vulnérable.
Les urgences de la province étaient toujours très achalandées, mardi. En après-midi, le taux d’occupation de l’ensemble des salles d’urgence s’élevait à 133 %. «On peut aussi donner des conseils de confort à ceux qui ont des symptômes du rhume. Il ne faut pas aller à l’urgence si on a un rhume, surtout si on est en bonne santé. Il y a lieu de se soigner à la maison et le pharmacien de ces gens-là peut les conseiller sur comment se soigner à la maison», indique M. Morin.
Pour tenter de désengorger l’urgence, l’AQPP souligne qu’il est possible de consulter un pharmacien pour plusieurs conditions mineures telles que le zona, la conjonctivite allergique, l’acné, certains champignons, les hémorroïdes, les brûlements d’estomac, la maladie de Lyme, etc.
M. Morin demande par ailleurs la collaboration du public pour appeler à l’avance à la pharmacie pour préparer les ordonnances ou pour prendre un rendez-vous afin d’aider ces professionnels de la santé à assurer un service fluide.
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