La Société canadienne du sang envisage les dons rémunérés de plasma

Christopher Reynolds, La Presse Canadienne
La Société canadienne du sang envisage les dons rémunérés de plasma

MONTRÉAL — La Société canadienne du sang indique être en pourparlers avec des entreprises qui paient les donneurs de plasma, car elle fait face à une diminution des dons.

L’agence de collecte de sang a publié vendredi une déclaration disant qu’elle a «entamé des discussions avec les gouvernements et les fabricants de produits plasmatiques afin de trouver une solution pour arriver à une autosuffisance en plasma d’un minimum de 50 %, le plus vite possible».

La Société canadienne du sang a déjà averti que laisser les entreprises échanger de l’argent contre du plasma — une pratique interdite en Colombie-Britannique, en Ontario et au Québec — pourrait détourner les donneurs du don volontaire.

L’essentiel de l’approvisionnement de l’organisme provient actuellement de l’étranger, notamment via des entités qui rémunèrent les donateurs.

L’agence a lancé un appel plus tôt cette semaine pour que les donateurs prennent et respectent les rendez-vous, notant que les collectes ont diminué depuis le 1er juillet malgré un besoin constant de plasma pour les transfusions en chirurgie, les patients atteints de cancer et les victimes d’accidents.

Le plasma est nécessaire à la fabrication des immunoglobulines, dont ont besoin un grand nombre de patients, notamment ceux souffrant d’un déficit immunitaire. 

L’organisation affirme que le nombre de personnes qui donnent du sang a régulièrement chuté de 31 000 pendant la pandémie de COVID-19, la laissant avec la plus petite base de donneurs en une décennie.

L’agence a ouvert cinq nouveaux centres de donneurs de plasma au cours des dernières années, et six autres sont prévus d’ici 2024 dans le but de tirer 25 % de son approvisionnement de donneurs canadiens.

«Mais cela ne suffira pas et nous devons envisager d’autres moyens d’attendre notre objectif», indique la Société canadienne du sang dans sa déclaration.

Travailler avec des partenaires privés peut offrir un moyen d’atteindre le seuil de 50 %.

«Les options envisagées devront toutes inclure des moyens de contrôle qui permettront de s’assurer, d’une part, que le plasma recueilli au Canada sera exclusivement utilisé pour fabriquer des immunoglobulines destinées aux patients canadiens et, d’autre part, qu’il n’y aura aucune répercussion, à court et à long terme, sur le réseau de collectes de la Société canadienne du sang», précise l’agence.

Lundi, elle a annoncé qu’elle ne disposait que de quatre jours d’approvisionnement pour le groupe sanguin O+ et de cinq jours de groupes sanguins O- et B-.

Le type O est le plus couramment utilisé dans les transfusions pour les traumatismes et les chirurgies d’urgence, car n’importe qui peut recevoir ses globules rouges. Le groupe sanguin O+ est également très demandé en raison de sa compatibilité avec tout autre globule rouge positif.

La porte-parole Delphine Denis souligne que les exigences continues en matière de maladie et d’isolement liées à la COVID-19, les problèmes météorologiques liés à la chaleur et le retour des activités prépandémiques et des voyages d’été qui font que de nombreuses personnes ont moins de temps pour faire un don sont tous des facteurs qui contribuent à la pénurie.

Il y a 57 000 rendez-vous ouverts qui doivent être pourvus avant la fin du mois d’août à travers le Canada, indique l’agence.

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