HALIFAX — La Nouvelle-Écosse met sur pied un nouveau programme qui permettra aux médecins formés à l’étranger d’intégrer plus rapidement le réseau de la province.
Le premier ministre Tim Houston a annoncé mardi qu’à partir du début de l’an prochain, une nouvelle clinique à Halifax évaluera les médecins formés à l’étranger, tout en fournissant des soins de première ligne à environ 2500 patients.
Selon M. Houston, ce programme réduira considérablement le temps d’évaluation des candidats potentiels, qui passerait de 18 mois actuellement à environ trois mois.
«Nous croyons que ce sera très attrayant pour les personnes que nous essayons de recruter en Nouvelle-Écosse, a-t-il déclaré. Cela signifie que les Néo-Écossais auront l’accès aux soins de première ligne dont ils ont besoin et que les médecins verront leur formation et leurs compétences évaluées de manière pratique.»
Les diplômés du programme recevront un permis d’exercice en Nouvelle-Écosse et devront s’engager par écrit à pratiquer la médecine dans cette province pendant au moins trois ans. M. Houston estime que le programme d’évaluation délivrera environ 45 permis par année aux médecins formés à l’étranger, comparativement à 39 permis délivrés au cours des cinq dernières années.
Cette nouvelle clinique est le fruit d’un partenariat entre la province, le Collège des médecins et chirurgiens de la Nouvelle-Écosse et le Conseil médical du Canada, qui offrira une formation et une accréditation aux médecins qui deviendront des évaluateurs de compétences.
«La clinique d’évaluation sera la première du genre en Amérique du Nord», a déclaré le docteur Gus Grant, registraire et directeur général du Collège des médecins de la Nouvelle-Écosse. «Cette clinique ouvrira la porte à l’évaluation des médecins en vue de l’obtention d’un permis d’exercice, mais elle n’abaissera pas la barre de compétence ou de qualité que nous exigeons de nos médecins.»
Pour être admissible à travailler dans la clinique d’évaluation, les candidats doivent avoir un diplôme de médecine reconnu, deux ans de formation postdoctorale et une maîtrise de l’anglais, en plus d’avoir suivi une formation ou exercé la médecine au cours des trois à cinq dernières années.
Selon le docteur Grant, les médecins formés à l’étranger ont été pendant trop longtemps obligés de suivre une période de recyclage ou de passer des examens qui sont souvent conçus pour les finissants en médecine – ce qu’il a jugé être un mauvais outil pour l’évaluation des médecins qui sont en milieu de carrière.
«L’outil idéal est l’évaluation en milieu de travail, et nous sommes convaincus que l’observation directe par des médecins évaluateurs formés et compétents qui travaillent avec les candidats sera un moyen efficace d’identifier et d’évaluer leurs compétences», a-t-il soutenu.
M. Grant a expliqué qu’il faudra du temps pour que les nouvelles facultés de médecine en Nouvelle-Écosse, comme celle prévue à l’Université du Cap-Breton, amènent de nouveaux médecins dans le système. Il a ajouté qu’en attendant, la source immédiate de médecins compétents à court terme se trouve à l’extérieur du pays.
Le ministère provincial de la Santé affirme que 28 % des nouveaux médecins qui ont commencé à exercer en Nouvelle-Écosse au cours de l’exercice 2023-2024 ont été recrutés à l’étranger — soit 52 des 185 nouveaux médecins.
D’un coût de 7,4 millions $, la nouvelle clinique d’évaluation des soins de première ligne devrait commencer à accepter des patients début janvier, avec deux médecins évaluateurs qui superviseront quatre diplômés étrangers. Une clinique plus grande doit être construite en 2026, qui évaluerait jusqu’à 45 médecins par année et prendrait en charge jusqu’à 6400 patients.