La Fédération internationale de ski et de surf des neiges a annoncé un partenariat avec une agence climatique de l’ONU jeudi pour permettre aux sports d’hiver de s’adapter aux changements climatiques.
Cette entente de cinq ans entre la FIS et l’Organisation climatique mondiale (OCM) vise à aider les fédérations nationales de ski, les installations et les comités organisateurs des compétitions à mieux comprendre les prévisions météorologiques de façon à mieux gérer le recours à la neige naturelle et artificielle. Une visioconférence doit avoir lieu à ce sujet le 7 novembre.
Ces organisations, qui sont établies en Suisse, ont déclaré dans un communiqué conjoint que «les sports d’hiver et le tourisme sont confrontés à un avenir incertain en raison des changements climatiques», et les températures plus douces qui y sont associées.
La FIS a rappelé que des enjeux climatiques avaient entraîné l’annulation de 26 de ses 616 étapes de la Coupe du monde la saison dernière dans l’ensemble des disciplines qu’elle chapeaute: le ski alpin, le ski de fond, le ski acrobatique, le saut à skis et le surf des neiges.
«Les vacances hivernales à l’eau et les compétitions sportives d’envergure sont — littéralement— la pointe de l’iceberg en termes de changements climatiques», a dit la secrétaire générale de l’OCM Celeste Saulo par voie de communiqué.
Les comités organisateurs misent depuis longtemps sur les réserves d’eau locales pour créer de la neige artificielle afin de préparer les parcours, et il est de plus en plus commun d’observer un ruban blanc détonner avec le brun et le vert de la forêt et des champs.
«La crise climatique n’affecte pas uniquement la FIS, ou les disciplines sportives, a souligné son président Johan Eliasch. Nous sommes à la croisée des chemins pour notre espèce.
«Et il est vrai que les changements climatiques sont, de manière évidente, une menace à la survie du ski et du surf des neiges», a-t-il ajouté.
Tandis que la température continue de grimper de manière générale sur la planète, le Comité international olympique a déclaré que d’ici 2040 seuls 10 pays seront en mesure de présenter des épreuves sur neige aux Jeux olympiques d’hiver.
Les Jeux de Pékin de 2022 ont uniquement utilisé de la neige artificielle pour les épreuves de ski alpin, à environ 90 km au nord de la capitale chinoise, sur des montagnes qui ne reçoivent pratiquement aucune neige naturelle.
L’Arabie saoudite a développé une station de ski dotée d’un lac artificiel à proximité du projet Neom, une ville du futur, en prévision de l’organisation des Jeux asiatiques d’hiver de 2029.
En Suisse, l’Office fédéral de météorologie et climatologie (OMM) a indiqué que les glaciers du pays ont perdu environ 60 % de leur volume depuis 1850.
«La fonte des glaciers en régions montagneuses, arctiques et subarctiques a des conséquences directes sur la stabilité des infrastructures qui y sont construites, et contribue également à augmenter la quantité de carbone rejetée dans l’atmosphère», a déclaré l’OCM.
Il tombe moins de neige à des altitudes allant jusqu’à 800 mètres, et le nombre de jours de neige a été réduit de moitié depuis 1970, a indiqué l’agence des Nations Unies basée à Genève.