La construction d’un studio de télévision et de cinéma au Nunavut suscite l’espoir

La Presse Canadienne
La construction d’un studio de télévision et de cinéma au Nunavut suscite l’espoir

IQALUIT, Nunavut — Les cinéastes et vidéastes du Nunavut affirment que la construction d’un studio de production télévisuelle et cinématographique à grande échelle à Iqaluit «changera la donne» pour l’industrie cinématographique du territoire.

La société de production d’Iqaluit Red Marrow Media, cofondée par Stacey Aglok MacDonald et Alethea Arnaquq-Baril, dirige le projet. Elle développe actuellement une série humoristique encore sans titre, commandée par CBC, APTN et Netflix.

«Ce sera la plus grande émission à sortir du Nunavut», s’est réjouie Mme Arnaquq-Baril, qui ne pouvait pas encore partager beaucoup de détails.

«Nous sommes ravis de passer du temps dans nos communautés à l’écran pour faire rire les gens, ce que nous ne faisons pas très souvent sur la scène mondiale.»

La CBC a déclaré dans un communiqué que la série sera centrée sur une jeune mère inuk qui essaie de se construire un nouvel avenir dans une petite ville de l’Arctique où tout le monde connaît la vie des autres.

Le studio aidera à réaliser l’émission, car les pénuries de logements et d’infrastructures peuvent rendre difficile la recherche d’endroits pour tourner au Nunavut, a déclaré Mme Arnaquq-Baril. Elle a dit que comme plan b, ils avaient eu la permission de filmer la série dans la piste de curling de la ville. Mais ils ont promis de ne le faire que pendant une saison afin de ne pas avoir d’impact à long terme sur la programmation communautaire.

Mme Arnaquq-Baril travaille dans l’industrie cinématographique depuis 20 ans. Elle est notamment à l’origine du documentaire primé «Angry Inuk».

Elle a affirmé qu’au début de sa carrière, elle regardait d’autres personnes raconter des histoires sur les Inuits qui ne reflétaient pas leur vraie vie, leurs joies et leurs communautés. Elle croit que le nouveau studio permettra aux Inuits de raconter plus facilement leurs propres histoires, d’impliquer la communauté dans les productions, de développer des compétences et d’acquérir de l’expérience.

«Le studio ne va pas seulement rendre cette émission possible, il va rendre toutes sortes de choses possibles, a-t-elle souligné. Cela s’ajoute à l’infrastructure de la communauté au lieu d’occuper l’espace existant dont on a cruellement besoin pour bien d’autres choses.»

«Ce que nous espérons, c’est qu’il y aura d’autres Inuits qui travaillent déjà dans l’industrie, mais aussi des Inuits qui y songent, [qui] verront cette carrière comme une option parce qu’il y a un espace pour réaliser leurs rêves.»

Une perspective unique

Jordan Konek, qui a travaillé à CBC en tant que journaliste vidéo et producteur et qui se concentre maintenant sur sa société de production vidéo, Konek Productions, convient que le studio aura des avantages considérables.

«Je suis un ardent défenseur de la présence des Inuits dans le secteur des médias», a-t-il soutenu.

«Je suis un adepte de la formation des Inuits par la pratique.»

M. Konek a dit qu’il a eu plus de succès lorsqu’il a formé d’autres Inuits et les a impliqués dans des projets, car ils apportent une perspective unique sur des histoires qui comptent pour les gens du Nunavut.

Le Bureau de l’écran autochtone a récemment annoncé qu’il fournirait 1 million $ en capital pour soutenir la construction du studio, qui, selon lui, coûtera plus de 4 millions $. L’entrepreneur inuit Cody Dean, qui construira le studio, contribuera également 1 million $ au projet.

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Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière de la Bourse de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.

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