Joly ira rencontrer son homologue Rubio la semaine prochaine à Washington

Dylan Robertson, La Presse Canadienne
Joly ira rencontrer son homologue Rubio la semaine prochaine à Washington

OTTAWA — La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, fera valoir l’opposition du Canada aux tarifs douaniers auprès du nouveau secrétaire d’État de Donald Trump la semaine prochaine à Washington, après que M. Trump a réitéré jeudi sa demande aux alliés d’augmenter considérablement leurs dépenses militaires.

Le nouveau président américain menace d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur les importations en provenance du Canada, à compter du 1er février.

Mais Mme Joly affirme que les choses sont encore en transition à Washington et elle souligne que le nouveau secrétaire américain au Commerce de M. Trump n’a pas encore été confirmé dans ses fonctions par le Sénat.

«Il y aura beaucoup de rhétorique», a indiqué en anglais Mme Joly aux journalistes sur la colline du Parlement jeudi. «Nous entendrons beaucoup de versions différentes venant du sud de la frontière. Nous devons baisser la tête, nous devons être unis et nous devons défendre les emplois canadiens.»

La ministre Joly a indiqué qu’elle avait parlé à son homologue américain, le secrétaire d’État Marco Rubio, pendant une demi-heure au téléphone mercredi et qu’elle le rencontrera en personne la semaine prochaine à Washington.

Elle dit avoir souligné à M. Rubio que les tarifs douaniers nuiront à l’économie américaine et à ses relations avec d’autres pays, et elle veut convaincre l’administration Trump que le Canada peut aider les États-Unis à faire barrage à la Chine.

Mme Joly soutient que, lors de leur conversation téléphonique, M. Rubio, «un politicien d’expérience», semblait ouvert à de nouvelles idées et à un partenariat «gagnant-gagnant», même si elle admet qu’«il n’est pas la seule personne dans l’équation».

«J’ai fait état à quel point ça aurait des impacts certainement sur les emplois aux États-Unis, mais cela ferait du mal aux Américains aussi», a-t-elle souligné en référence à la menace tarifaire.

Elle a également précisé qu’elle a fait part de l’importance de lutter ensemble contre la Chine.

La ministre a aussi indiqué qu’elle rencontrera «d’autres sénateurs républicains influents» pendant son séjour à Washington et que le Canada interviendra dans l’examen des pratiques commerciales exigé par M. Trump.

Elle a appelé à l’unité sur la stratégie commerciale du Canada. Les premiers ministres de l’Alberta, du Québec et de la Saskatchewan ont repoussé Ottawa pour avoir lancé l’idée d’imposer des tarifs de rétorsion dollar pour dollar et de couper les exportations d’énergie.

«Les emplois en Alberta sont importants, comme les emplois en Ontario, comme les emplois au Québec. Ce n’est pas une compétition», a mentionné Mme Joly en anglais. «Nous pouvons tous travailler ensemble pour nous assurer qu’en fin de compte, nous ferons face ensemble à cette menace existentielle contre notre économie.»

Le président américain a aussi réitéré jeudi ses appels pour que les alliés de l’OTAN comme le Canada consacrent 5 % de leur PIB à la défense — un objectif qu’aucun membre de l’Alliance atlantique n’atteint actuellement.

Dans son discours au Forum économique mondial de Davos, le président américain a également déploré le «déficit énorme des États-Unis avec le Canada» dans le domaine commercial.

«Le Canada a été très difficile à gérer au fil des ans, et ce n’est pas juste», a-t-il déclaré, ajoutant que les États-Unis n’ont pas besoin des matières premières canadiennes.

Le premier ministre Justin Trudeau a réagi en évoquant les augmentations prévues des dépenses militaires par Ottawa et a souligné que le Canada était un partenaire des États-Unis dans un monde instable.

Il a avancé que la vision de Donald Trump pour un «boom économique» aux États-Unis nécessitera «plus de choses que le Canada est actuellement en train de leur envoyer», comme l’énergie, les minéraux et le bois d’œuvre, qu’Ottawa pourrait bloquer ou rendre plus chers en réponse aux tarifs américains.

«S’il veut absolument aller de l’avant, on va avoir la réponse nécessaire, mais nous, on travaille pour être là en tant que partenaire fiable», a-t-il indiqué.

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