Interdire le statut de non-participant au régime public, dit le Collège des médecins

Lia Lévesque, La Presse Canadienne
Interdire le statut de non-participant au régime public, dit le Collège des médecins

Des mesures telles que de contraindre les jeunes médecins à pratiquer au moins cinq ans dans le réseau public ne seraient plus nécessaires si le Québec interdisait le statut de non-participant au régime public de santé, comme le fait l’Ontario.

C’est ce qu’a lancé le président du Collège des médecins, le docteur Mauril Gaudreault, mardi, alors qu’il comparaissait devant la commission parlementaire qui étudie le projet de loi 83 qui obligerait les nouveaux médecins à travailler cinq ans au public.

Le Collège propose également de suspendre l’élargissement de la médecine au privé «tant et aussi longtemps qu’un encadrement professionnel et juridique plus rigoureux ne sera pas mis en place».

«Il va y avoir certainement une période de transition; ça, je suis bien d’accord. Mais, en attendant, il faut cesser l’expansion du privé aussi. Le privé, ça termine maintenant. Et la désaffiliation aussi», a tranché le docteur Gaudreault.

Selon lui, il a fallu du «courage» au Collège des médecins pour formuler de telles recommandations au gouvernement. Et cela en prendra aussi aux parlementaires pour aller de l’avant dans le but de favoriser le réseau public.

Le Collège des médecins désapprouve toutefois l’idée de forcer les médecins à pratiquer au Québec. «Ça, vraiment, on trouve que ça va trop loin et on n’est pas d’accord avec cela du tout», a commenté le docteur Gaudreault.

Association médicale canadienne

Avant le Collège, l’Association médicale canadienne avait plutôt plaidé pour une autre voie que la coercition.

Elle propose de rendre le réseau public attrayant pour les médecins, en corrigeant les irritants qui font que celui-ci n’est pas attrayant, qu’il s’agisse de la vétusté de certains établissements de santé, de retards dans l’implantation de l’informatique, de manque d’accès aux salles d’opération, de pénurie d’infirmières et d’autres professionnels, par exemple.

«Forcer les médecins à y rester ne réglera pas ces problèmes. Si des changements majeurs au système de santé public ne sont pas effectués, nous croyons qu’une fois leur obligation remplie, beaucoup de médecins chercheront à quitter rapidement le réseau public», a affirmé le docteur Jean-Joseph Condé, porte-parole et membre du conseil d’administration de l’Association médicale canadienne.

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a toutefois noté que, même si certains candidats étaient rebutés par ces contraintes, d’autres resteraient intéressés par la médecine. «On refuse quand même 4000 médecins par année dans nos facultés de médecine, 4000. Je ne peux pas croire que, s’il y en a quelques-uns que ça ne fait pas leur affaire, qu’il n’y en aura pas, dans les 4000, qui vont vouloir s’insérer dans ce processus-là.»

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
plus ancien
plus récent plus voté
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires