Impossible d’imposer des cours de français aux anglos à court terme, selon le PLQ

Patrice Bergeron, La Presse Canadienne
Impossible d’imposer des cours de français aux anglos à court terme, selon le PLQ

QUÉBEC — Impossible d’imposer des cours en français pour les étudiants anglophones, du moins à court terme, conclut l’opposition libérale, qui avait pourtant proposé cette mesure à l’origine.

Le Parti libéral (PLQ) a fait ainsi un pas de recul jeudi, à la suite de la sortie de la Fédération des cégeps.

Le projet de loi 96 du gouvernement caquiste, à l’étude actuellement, a été amendé pour intégrer la proposition libérale et prévoit en effet l’obligation de suivre trois cours de français. Il pourrait être adopté avant la fin de la session parlementaire.  

Or le président de la Fédération des cégeps, Bernard Tremblay, estime que des milliers d’étudiants échoueraient dans l’obtention de leur diplôme, selon ce que rapporte Le Devoir.

En mêlée de presse jeudi matin à l’Assemblée nationale, la cheffe libérale, Dominique Anglade, a été appelée à réagir, puisque son parti avait proposé en 2021 de bonifier les cours en français dans les établissements de langue anglaise. 

«À court terme, non (ça ne peut être mis en oeuvre)», a-t-elle répondu. 

Mme Anglade y voit d’abord un manque de concertation du gouvernement caquiste. 

Elle a dit être «surprise» parce qu’il n’y a pas eu d’échange, selon elle, entre le ministre responsable de la Charte de la langue française, Simon Jolin-Barrette, et sa collègue de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, sur cet enjeu. 

«La première chose à faire est de s’asseoir avec les cégeps», a poursuivi la cheffe libérale. 

Il faudrait aussi discuter avec les écoles secondaires, pour que tout le monde au bout du compte soit sur la même longueur d’onde, a-t-elle ajouté.  

Le président de la Fédération des cégeps a fait valoir que 35 % des 29 000 étudiants inscrits dans les cinq collèges anglophones ont une maîtrise insuffisante de la langue française. 

L’imposition de cours en français pourrait condamner des milliers d’étudiants à l’échec sur fond de «crise sociale», a-t-il laissé entendre.   

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