Guerre tarifaire: la ministre Fréchette prudente sur une riposte d’Hydro-Québec

Stéphane Rolland, La Presse Canadienne
Guerre tarifaire: la ministre Fréchette prudente sur une riposte d’Hydro-Québec

MONTRÉAL — La ministre de l’Économie et de l’Énergie, Christine Fréchette, garde les cartes dans son jeu à savoir si Hydro-Québec pourrait augmenter le prix de ses exportations d’électricité pour riposter à la menace de tarifs de 25 % du président désigné Donald Trump.

«On va garder notre jeu serré sur nous, pour le moment», répond la ministre en marge d’une allocution devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, jeudi après-midi.

Le gouvernement Legault a envoyé des messages contradictoires à cet effet. Le premier ministre François Legault et le président et chef de la direction d’Hydro-Québec, Michael Sabia, ont, séparément, évoqué cette possibilité lors d’interventions médiatiques.

La ministre Fréchette avait pourtant écarté cette possibilité, mercredi, avant une réunion du Conseil de la fédération. Les premiers ministres provinciaux, à l’exception de l’Alberta, ont évoqué la possibilité de sévir sur l’énergie.

«On porte le message à l’effet qu’il y aura des représailles advenant qu’il y ait imposition de tarifs, précise Mme Fréchette jeudi. Mais, la nature même de ces représailles, elle est à définir.»

Les menaces de M. Trump ont soulevé une grande inquiétude dans les milieux économiques canadiens. L’élu républicain, qui prendra officiellement le pouvoir le 20 janvier, menace d’imposer des tarifs de 25 % sur les exportations canadiennes vers les États-Unis. Il est même allé jusqu’à évoquer l’annexion du Canada sous la menace de représailles économiques.

Au cours de son allocution devant les gens d’affaires, Mme Fréchette a reconnu le sérieux que représente la menace du futur locataire de la Maison-Blanche. «La taxe Trump pourrait nous infliger des dommages importants, admet-elle. On doit être prêts à toute éventualité et élaborer différents scénarios. »

Elle a souligné que 70 % des exportations québécoises de marchandises prennent le chemin des États-Unis. Elle estime que les exportations sont liées à 400 000 emplois.

Elle a réitéré l’argument que les économies américaine et canadienne sont intégrées et qu’une taxe sur les produits québécois pourrait également pénaliser les consommateurs et les entreprises américaines.

Elle a donné l’exemple de l’aluminium. L’industrie québécoise représenterait 75 % de l’industrie nord-américaine. «Alors, il va être très difficile pour les États-Unis de se passer de nous, surtout s’ils ne souhaitent plus importer d’aluminium de Chine.»

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