MONTRÉAL — Une grève des professionnels qui travaillent pour Revenu Québec commencera à 0h01 dans la nuit de vendredi à samedi.
Il s’agit d’une grève de soir et de fin de semaine, qui prévoit également que ces professionnels se limiteront à travailler de 8h15 à 16h45, du lundi au vendredi.
Ils sont 5850, membres du Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) — un grand syndicat indépendant des centrales. Ils travaillent aux enquêtes, à la fiscalité, à l’accompagnement des entreprises et des particuliers et à l’informatique, par exemple.
Le président du SPGQ, Guillaume Bouvrette, explique que, même s’il s’agit d’une grève de soir et de fin de semaine, celle-ci pourra avoir des répercussions sous plusieurs aspects.
Il note, par exemple, que les mises à jour informatique et le maintien des systèmes ont souvent lieu en dehors des heures de bureau, afin de ne pas nuire aux activités quotidiennes.
Il donne aussi en exemple les déplacements des employés pour le travail sur la route, qui ont souvent lieu en dehors des heures de bureau.
De même, des vérifications dans les bars et les restaurants peuvent avoir lieu le soir.
Aussi, certains professionnels peuvent avoir à collaborer avec les services policiers lors d’enquêtes ou de saisies, en dehors des heures normales de bureau.
M. Bouvrette souligne que des services essentiels seront assurés par une quarantaine d’employés, notamment pour le versement de pensions alimentaires et la protection contre les attaques informatiques.
«À la fin, il y a, de manière générale, un risque de prolongation des délais de traitement des demandes, des réponses, que ce soit pour les particuliers ou pour les entreprises qui font affaire avec Revenu Québec, puisqu’il y aura moins d’heures de travail effectives», résume M. Bouvrette.
«La suite, c’est inévitablement une gradation des moyens de pression, en pleine période de pointe des impôts. Ce n’est pas ce qui est souhaité, ni par le syndicat ni par l’employeur. On avait l’objectif de régler avant la fin de 2024; on l’a raté, mais de peu. Je pense qu’on peut s’attendre, dans les prochaines semaines, à arriver à un règlement s’il y a un pas qui est fait du côté du Conseil du trésor», croit le président du SPGQ.
Le litige porte principalement sur l’indexation des salaires et les clauses de parité salariale sans condition avec le secteur public, aussi appelées clauses remorques. Ce genre de clauses vise à accorder les mêmes augmentations de salaire aux travailleurs d’un employeur, même s’ils font partie de différents syndicats.
Invitée à donner sa version, la direction de Revenu Québec n’a pas voulu commenter.