Étude sur la pauvreté-littératie 400 000 Québécois vulnérables socio-économiquement

La Presse Canadienne
Étude sur la pauvreté-littératie 400 000 Québécois vulnérables socio-économiquement

MONTRÉAL — Une étude publiée mardi signale que dans un contexte hors du commun où le Québec est confronté à des enjeux d’inflation élevée et de pénurie de main-d’œuvre, il existe un noyau dur de la population soumis à de la pauvreté économique et sociale et à un faible niveau de littératie qui le rend grandement vulnérable.

L’étude intitulée «Aperçu d’un indice de grande vulnérabilité dans plusieurs villes du Québec», réalisée par l’économiste Pierre Langlois pour la Fondation pour l’alphabétisation, explique que la coexistence d’enjeux de littératie et de revenus donne lieu à une tempête sociale parfaite. 

L’indice de grande vulnérabilité rapporté par l’économiste atteint 6 % de la population âgée de 15 ans et plus au Québec, soit tout près de 400 000 personnes.

D’une part, peut-on lire, les compétences de base insuffisantes sont un frein à l’employabilité, à la progression salariale ainsi qu’à la formation scolaire et professionnelle. D’autre part, vivre en situation de faibles revenus rend, sans un appui financier spécifique, quasi impossible le déploiement des ressources et du temps nécessaires pour l’apprentissage adulte, le raccrochage scolaire ou la requalification professionnelle. 

L’auteur précise que les deux phénomènes s’alimentent l’un et l’autre, créant une spirale de précarité sociale et économique. 

Parmi les 50 agglomérations les plus populeuses du Québec, cet indice de grande vulnérabilité culmine à 13,36 % à Joliette et s’établit à 11,96 % à Lachute et à 9,66 % à Shawinigan. L’étude explique ces résultats par des enjeux plus élevés de sécurité du revenu et par des résultats en littératie plus faibles dans leur population âgée de 16 à 65 ans.

Des villes de banlieue, comme Terrebonne, Brossard, Repentigny, Blainville, Saint-Eustache, Mascouche ou Boucherville affichent des indices de vulnérabilité fort inférieurs à la moyenne québécoise. Par exemple, il frise le seuil du 1 % à Boucherville. 

Un résultat similaire a été observé dans des villes majoritairement anglophones comme Dollard-des-Ormeaux et Pointe-Claire.

Pour contrer la grande vulnérabilité, Pierre Langlois propose d’abord d’associer un programme de requalification des compétences de base à un programme visant un soutien financier minimal. À son avis, une telle stratégie permettrait à plus de 176 000 personnes âgées de 20 à 59 ans de sortir à la fois de la pauvreté économique et sociale.

L’économiste ajoute que cette diminution de la grande vulnérabilité au Québec permettrait d’engendrer une injection économique récurrente de plus de 1 milliard $ dans le produit intérieur brut (PIB) du Québec.

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