TERREBONNE — Le Parti québécois (PQ) appelle les forces de l’ordre à intervenir à Akwesasne pour réprimer les activités criminelles transfrontalières, une des sources de mécontentement du président américain Donald Trump envers le Canada.
Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon accuse les gouvernements d’«aveuglement volontaire» parce qu’il s’agit d’un territoire autochtone, à cheval entre le Québec, l’Ontario et l’État de New York.
Il y a une «absence totale de volonté politique» du «régime Trudeau», a-t-il déploré en mêlée de presse jeudi matin, au terme du caucus de deux jours du PQ à Terrebonne.
Akwesasne n’a pas réclamé l’intervention des autorités québécoises, ontariennes ou fédérales sur son territoire, mais a demandé en décembre une part du financement fédéral de 1,3 milliard $ prévu pour sécuriser la frontière canado-américaine.
«Une infraction au Code criminel, c’est une infraction au Code criminel, et le territoire d’une réserve s’arrête quelque part, puis là où il s’arrête commence la juridiction de la Sûreté du Québec», a plaidé le chef péquiste.
En dépit de l’enjeu des responsabilités territoriales et de l’autonomie des communautés autochtones, il estime qu’il est possible de contacter la police d’Akwesasne et de mettre sur pied une «collaboration».
Si le Québec s’attaque sérieusement aux irritants que sont pour les Américains le trafic de drogue, notamment le fentanyl, et l’immigration illégale, il a des chances de pouvoir échapper aux droits de douane de 25 % évoqués par l’administration Trump, selon M. St-Pierre Plamondon.
Si on rencontre les Américains en démontrant qu’on s’est attaqué au problème, «on a plus de chance de protéger nos entreprises avec cette manière-là que d’arriver avec la liste des mesures (de représailles) qu’on va prendre en revanche», juge le chef péquiste.
À ses yeux, il est beaucoup plus risqué de jouer au matamore pour riposter aux Américains.
«On va tout laisser sur la table dans une escalade avec les Américains», a-t-il conclu.
En décembre, Radio-Canada rapportait que le corps policier d’Akwesasne demandait des fonds fédéraux notamment pour embaucher davantage d’agents, mais il n’a pas réclamé l’intervention de la SQ, de la Gendarmerie royale du Canada ou encore de la Police provinciale de l’Ontario (PPO).