Dans une bataille juridique qui s’est déroulée ce mois-ci dans un tribunal du nord de l’Ontario, une alliance de Premières Nations demande plus de 100 milliards de dollars pour le non-respect par la Couronne d’une promesse de traité vieille de 173 ans. Les gouvernements fédéral et provincial prétendent pour leur part leur devoir soit beaucoup moins, soit rien du tout.
L’affaire entendue à Thunder Bay, en Ontario, pourrait avoir des implications historiques pour les Premières Nations représentant environ 15 000 Anishinaabe le long des rives nord du lac Supérieur et est suivie de près par des observateurs juridiques. .
Au cœur du procès, qui en est à l’étape des plaidoiries finales, se trouve ce que les Premières Nations considèrent comme une promesse non tenue dans un traité qui a abouti à une condamnation de leur peuple à la pauvreté pendant plusieurs générations, alors que les communautés non autochtones ont prospéré grâce aux richesses naturelles du territoire.
Le chef Marcus Hardy de la Première nation de Red Rock — l’une des nations à l’origine de la revendication — affirme que le recours vise à réparer les torts subis.
Les dirigeants Anishinaabe ont signé deux traités en 1850 couvrant le territoire le long des rives nord du lac Supérieur et du lac Huron, s’étendant de ce qui est aujourd’hui Thunder Bay, au sud jusqu’à Parry Sound, en Ontario.
Dans le cadre de ces accords — connus sous le nom de traités Robinson-Supérieur et Robinson-Huron — la Couronne a promis une rente aux Anishinaabe et a inclus une clause unique pour en augmenter le paiement annuel dans la mesure où les revenus tirés des ressources le permettaient.
Cette rente a d’abord été fixée à environ 1,60$ par habitant, et n’a été augmentée qu’une seule fois, jusqu’à 4$ en 1875.
Aujourd’hui, les Premières Nations affirment qu’on leur doit des milliards.