MONTRÉAL — L’Union des municipalités du Québec (UMQ) demande au prochain gouvernement du Québec de mettre en place un Pacte vert avec les municipalités, au coût de 2 milliards $ par année, pour les cinq prochaines années, afin de répondre dès maintenant à l’urgence climatique.
L’UMQ estime qu’un «partenariat ambitieux» avec le gouvernement est nécessaire pour se doter des infrastructures nécessaires pour répondre au changement climatique, assurer la résilience des territoires et la sécurité de la population.
«Nous ressentons tous déjà les impacts liés aux enjeux environnementaux qui causent des drames dans nos villes, et qui menacent les générations futures», a indiqué la mairesse de Montréal et présidente de l’UMQ, Valérie Plante, lors d’une conférence de presse mardi matin à Montréal.
L’UMQ avance que les municipalités sont aux premières lignes des conséquences des changements climatiques.
Lors de la conférence de presse à laquelle plusieurs élus participaient, la mairesse de Sherbrooke a mentionné que la désuétude des infrastructures d’eau avait même freiné le projet de construction d’une école.
«La CAQ a annoncé récemment la création d’une nouvelle école secondaire a Sherbrooke, puis, la première réponse des services municipaux a été qu’actuellement, on ne croit pas avoir la capacité tout simplement au niveau des égouts, de pouvoir absorber cette nouvelle pression sur le territoire, donc ça freine aussi l’arrivée d’infrastructures incontournables comme celle des écoles secondaires», a raconté Évelyne Beaudin.
«Il est temps d’avoir un partenariat d’égal à égal avec les autres paliers de gouvernement et nous devons avoir les ressources et la flexibilité nécessaires pour répondre à l’urgence climatique», a ajouté la mairesse de Sherbrooke.
La Ville de Longueuil estime de son côté qu’il lui coûtera 650 millions $ uniquement pour agrandir et reconstruire une usine d’approvisionnement en eau potable.
«Quand il y a une augmentation des pluies ou beaucoup de pluie dans une petite période, l’usine n’est pas capable de traiter l’ensemble des eaux, d’où le phénomène de surverse», a expliqué la mairesse Catherine Fournier en précisant que les problèmes s’amplifient «parce qu’il y a davantage d’épisodes de pluie importante».
L’UMQ demande aux chefs de se prononcer vendredi
Selon une étude réalisée par WSP et Ouranos, les coûts que les municipalités doivent assumer en raison des précipitations, des inondations, de la chaleur extrême et des cycles de gel-dégel plus intenses, sont estimés à 2 milliards $ par année, et ce, jusqu’à 2055.
«L’entretien des routes, l’entretien des aqueducs, des égouts, des ponts, des ponceaux, des bâtiments, ça représentera 12 % d’augmentation des dépenses annuelles des municipalités. Ces dépenses additionnelles constituent l’enjeu budgétaire prévisible le plus important des Québécois et Québécoises et la fenêtre d’opportunité pour limiter les dégâts est très courte», a fait valoir Martin Damphousse, vice-président de l’UMQ et maire de Varennes.
M. Damphousse a invité les chefs des différents partis politiques à se prononcer sur le «Pacte vert» vendredi, à l’occasion du «Sommet électoral».
Lors de cette rencontre d’élus municipaux qui se découlera à Montréal, l’UMQ prévoit accueillir les chefs des différents partis politiques provinciaux, pour les inviter à se positionner sur sa plateforme municipale électorale.